« On ferme des compagnies alors que la délinquance augmente »

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A Marseille, les CRS de la 54, ne décolèrent pas depuis l’annonce de la fermeture prochaine de leur compagnie. Pour faire entendre leur détresse, ils ont choisi d’entamer une « grève de la faim ». Méthode inédite et plus radicale que celle des effectifs d’autres compagnies, qui ont recours à l’arrêt maladie pour contourner leur interdiction de faire grève.
« Mes collègues assurent leur mission sans s’alimenter »
« Mes collègues sont sur le terrain, ils assurent leur mission sans s’alimenter » explique André Sala, délégué du syndicat Alliance, affecté à la CRS 54. « Ils sont dans l’angoisse » précise-il, « c’est déjà pénible en temps normal, je vous laisse imaginer sans s’alimenter ».
« On ne comprend pas pourquoi on ferme des compagnies dont on a besoin »
Pour ces policiers, cette fermeture est d’autant plus incompréhensible que la délinquance est en augmentation à Marseille. Un CRS de cette compagnie, non syndiqué, témoignait ce matin sur RMC sous couvert de l’anonymat : « A Marseille, la délinquance monterait, donc on ne comprend pas pourquoi on ferme des compagnies alors qu’on a besoin de ces compagnies pour aider nos collègues de la police urbaine qui eux sont en sous-effectif ». Il appelle à « la fin de cette logique comptable ».
« On a appris la fermeture de notre compagnie par la presse »
Au malaise des CRS s’ajoute le sentiment de ne pas être pris en considération : « On a appris la fermeture des compagnies républicaines de sécurité par voie de presse, on aurait bien aimé l’apprendre par notre hiérarchie directe, en disant "on ferme", mais en nous l’expliquant. On a aucune explication, on n'a jamais rien, c’est terrible », explique ce policier.
Les syndicats de CRS ont été reçus au ministère de l'Intérieur ce lundi en fin d’après-midi pour discuter de leur situation avec le directeur général de la police nationale Frédéric Péchenar. Le syndicat Unité police SGP envisage de saisir les élus « par une action » à l’assemblée nationale mardi.