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Police-Justice

"On a peur de sortir": l'inquiétude des habitants de Quimper après des violences liées au trafic de drogue

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Plusieurs épisodes de tirs ont été recensés à Quimper (Finistère) ces dernières semaines. Alors que les habitants confient leur inquiétude, les syndicats de police dénoncent un manque de moyens.

La crainte d'une augmentation des violences liées au trafic de drogues. À Quimper (Finistère), les habitants de certains quartiers ont connu trois épisodes de tirs en quinze jours, situés autour de deux points de deal. Une fréquence qui inquiète les riverains, habitués à une certaine tranquillité.

"On a peur, on a même peur de sortir des fois", relate l'un d'eux auprès de BFMTV. "On ne sait jamais jusqu'où ça peut aller", pointe un deuxième riverain.

Chez cet autre habitant, ces épisodes de coups de feu suscitent des interrogations: "On ne voit même pas qui c'est. On entend, c'est tout. Cela ne devrait pas exister parce que si ce sont des armes, d'où ils prennent des armes?", s'interroge-t-il, toujours sur notre antenne.

Manque d'effectifs

Pour les syndicats de police, cet augmentation de la violence va de pair avec l'installation de nouveaux points de deal. "Malheureusement à Quimper, depuis plusieurs mois, on voit une augmentation de la violence. On voit l'apparition de points de deal", note Julien Le Cal, secrétaire régional du syndicat Alliance. Un constat qu'il met en perspective avec un manque criant de moyens et d'effectifs.

"Les collègues sur place ont des moyens dérisoires. La brigade des stupéfiants, à Quimper, ce sont trois effectifs", explique-t-il.

Après ces événements, des CRS ont été déployées le week-end dernier dans le quartier concerné. Cependant, les syndicats demandent à ce que les effectifs policiers soient durablement renforcés pour endiguer cette situation qui tend à se généraliser en Bretagne, touchant aussi des villes comme Brest et Lorient, assure encore Julien Le Cal.

Bruno Retailleau promet "des mesures"

Mettant l'accent notamment sur la lutte contre le narcotrafic depuis sa nomination en tant que ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau s'est rendu en Bretagne ce vendredi matin.

Dans une interview au Télégramme, le ministre déclare que l'un des objets de sa visite en Bretagne est de renforcer la lutte contre "l'hyperviolence" et le "narcotrafic".

"Environ 80% de la drogue, et notamment des drogues dures, arrivent en France par notre façade maritime qui est très étendue (...). Cela nous distingue de beaucoup d'autres pays. Je viendrai donc annoncer un certain nombre de mesures pour faire en sorte de sécuriser et opposer un front de lutte, là aussi, contre le narcotrafic", a-t-il expliqué auprès de nos confrères.

Après avoir inauguré une nouvelle brigade de gendarmerie à Pont-l'Abbé ce vendredi matin, il doit se rendre à Quimper pour faire de même avec le nouveau siège de la Direction interdépartementale de la police nationale (DIPN).

Thomas Girard, Camila Giudice et Elisa Fernandez