Nuit de torture dans une galerie d'art: trois hommes mis en examen

L'enquête avait été confiée au 1er district de la police judiciaire de Paris (photo d'illustration). - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
Trois hommes ont été mis en examen pour la séquestration et l'agression violente d'un ancien marchand d'art parisien, en février dernier. Ils sont soupçonnés d'avoir torturé et violé cet homme, cinq heures durant, jusqu'à ce que celui-ci leur signe une reconnaissance de dettes.
Les faits se sont produits le 21 février dans une galerie du 9e arrondissement de Paris, où l'ancien marchand d'art, retraité, est bénévole. Peu avant 20 heures, trois hommes ont fait irruption et l'ont violemment pris à partie.
Selon Le Parisien, qui a révélé l'affaire mercredi, un "sombre différent portant sur l'exploitation d'un bar" était à l'origine de cette expédition punitive sordide. L'un des agresseurs présumés est le gérant d'un bar gay en liquidation judiciaire depuis plusieurs mois et la victime semblait "en conflit avec lui", a indiqué un enquêteur.
"Ils lui ont fait croire qu'ils lui inoculaient le sida"
Les trois hommes ont fait vivre au septuagénaire une nuit de calvaire. Celui-ci "a été frappé, roué de coups, brûlé avec des cigarettes. Ils lui ont aussi enfoncé des aiguilles sous les ongles", a énuméré le même enquêteur.
Ils lui ont également fait des injections "en lui faisant croire qu'ils lui inoculaient le virus de sida", avant de tenter de le violer. Des sévices filmés par les tortionnaires, qui ont pris fin au bout de cinq heures quand leur victime a consenti à leur signer une reconnaissance de dette de 360.000 euros.
Une semaine après cette nuit d'horreur, le marchand d'art a retrouvé des photos de son calvaire affichées sur la façade de sa galerie.
Le commanditaire présumé écroué
Une enquête est alors confiée au 1er district de la police judiciaire parisienne. Le 19 mars, le commanditaire présumé et l'un de ses complices sont arrêtés. Le troisième homme est interpellé une semaine plus tard.
Agés de 24, 44 et 45 ans, ils ont été mis en examen pour agression en réunion avec une ITT égale ou supérieure à dix jours. Le commanditaire présumé, le gérant du bar gay, a été écroué à la prison de Fresnes. Ses complices ont été laissé libres sous contrôle judiciaire.