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Police-Justice

Normandie: une femme agressée dénonce le manque d'empathie des policiers

Le commissariat de Lisieux

Le commissariat de Lisieux - Google Street View

La jeune femme, agressée en pleine nuit par son ex-petit ami, assure n'avoir "rien trouvé sauf du mépris" au commissariat, où elle venait déposer plainte.

Une femme victime d'agression, déçue de l'accueil qui lui a été fait au commissariat de Lisieux (Calvados), a déposé plainte ce vendredi contre trois policiers dont elle dénonce dans les pages du Monde le "manque d'empathie et de professionnalisme".

Les faits, rapportés par Le Monde, se sont déroulés au début du mois d'août. L'ex-petit ami de la jeune femme, âgée de 24 ans, est rentré chez elle en pleine nuit, par effraction, alors qu'elle était plongée dans le sommeil. "Fou de rage", l'homme met alors à sac son appartement et la menace au moyen d'un couteau trouvé dans la cuisine.

Au terme d'une violente empoignade - qui lui vaudra huit jours d'incapacité totale de travail - la jeune femme finit par réussir à s'enfuir et se réfugie en courant au commissariat de Lisieux.

"On ne peut pas prendre votre plainte"

Là, elle qui s'attendait à être soutenue raconte n'avoir "rien trouvé sauf du mépris".

"Trois agents, deux hommes et une femme, étaient à l’accueil. Je leur explique ce qui vient de se passer, que je voudrais porter plainte", raconte-t-elle au quotidien. "Ils m’ont répondu: 'Vous êtes hystérique, qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse pour vous, Mademoiselle?' J’étais stressée, avec une bosse au front d’un coup que j’avais reçu, et eux m’ont dit: 'Ecoutez, vous sentez l’alcool, on ne peut pas prendre votre plainte'."

Les policiers lui auraient alors proposé de la raccompagner chez elle - sans songer que l'agresseur était peut-être encore sur les lieux. Devant son refus, ils l'ont "laissée en plan sur une chaise de l'accueil". Plus surprenant encore, quand l'ex-compagnon violent s'est finalement présenté au commissariat quelques minutes plus tard, les policiers se sont contentés de prendre son identité et de le laisser repartir.

La jeune femme sera finalement entendue, deux jours plus tard. Elle a tout de même décidé de déposer plainte contre son agresseur, qui a été placé en détention. Son procès est prévu le 16 octobre.

"Honte au commissariat de Lisieux!"

L'histoire a depuis été reprise sur Facebook par la comédienne Eva Darlan, proche de la jeune femme et très engagée dans la cause des violences conjugales.

De son côté, la police continue de nier tout dysfonctionnement et justifie l'attitude de ses hommes par "l'état de choc complet" de la jeune femme qui, selon eux, "n'arrivait pas à faire un récit cohérent de son agression".

Claire Rodineau