BFMTV
Police-Justice

Noisy-le-Grand: un projet de prison dans un quartier résidentiel soulève les critiques

placeholder video
La décision de l'Etat d'implanter un établissement pénitentiaire à Noisy-le-Grand en Seine-Saint-Denis soulève les critiques dans la ville. La mairie dénonce une décision unilatérale, alors qu'un programme de logements devait se faire au même endroit dans ce quartier résidentiel.

En se rendant sur le site qui pourrait a accueillir une prison, la maire de Noisy-le-Grand ne décolère pas. Brigitte Marsigny avait en effet un tout autre dessein pour le site de l'ancienne école de cinéma Louis-Lumière.

"C'est ici qu'on voulait mettre un certain nombre de logements puisque ce bâtiment est désaffecté. Vous avez une école d'ingénieur derrière, un centre d'examen et vous êtes au milieu des pavillons, au milieu des habitations", décrit l'élue.

Un projet immobilier menacé

Le site avait été sélectionné dans le cadre d'un appel à projet du Grand Paris. La municipalité prévoyait de réhabiliter le site Louis-Lumière et de créer près de 400 logements dont des logements sociaux. Un jury doit se réunir dans les prochains jours pour désigner les candidatures retenues. Mais depuis quelques jours, Brigitte Marsigny ne croit plus guère à ce projet. 

Dans un courrier du 14 février, la préfecture de Seine-Saint-Denis a en effet fait part de son intention de conserver 7.100m2 de ce terrain appartenant à l'Etat, pour y implanter un Quartier de préparation à la sortie (QPS), une prison en semi-liberté afin de répondre aux besoins de l'administration pénitentiaire. Face à cette annonce, la maire de la ville fait part de son désarroi. 

"Je suis très très en colère. Faire travailler des promoteurs, faire travailler des architectes, tout ça pour nous dire au dernier moment finalement on vous prend une partie de la parcelle pour faire une prison, on sait très bien que dans ces conditions rien ne tiendra, on ne pourra rien faire", déplore-t-elle. 

Inquiétudes dans le quartier

Ce projet de prison interroge aussi dans le quartier, où des immeubles d'habitations et pavillons se trouvent à quelques dizaines de mètre du site. Certains craignent aussi que l'établissement pénitentiaire fasse perdre de la valeur à leurs terrains. "Ils risquent de perdre pas mal, craint un commerçant fleuriste implanté près de l'école Louis-Lumière. Ce dernier explique qu'il avait été approché pour vendre son terrain. "Ca arrêtera les promoteurs. On avait des propositions pour faire construire des appartements hauts de gamme", poursuit-il.

Contactée, la préfecture de Seine-Saint-Denis explique que le terrain appartient à l'Etat mais se dit prêt à regarder avec les équipes municipales comment concilier le projet immobilier de la mairie et ce futur Quartier de préparation à la sortie. 

C. B avec Jeanne Daudet