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Police-Justice

Nice: un "très grand nombre de victimes potentielles" pour le curé accusé d'attouchements sexuels

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Photo d'illustration - KENZO TRIBOUILLARD / AFP

Le parquet a indiqué lundi que le curé, suspendu par le diocèse, est "mis en cause de manière grave par des personnes aujourd'hui adultes".

Le parquet évoque "un très grand nombre de victimes potentielles": accusé d'attouchements sexuels et suspendu par le diocèse de toute activité auprès de la jeunesse, un curé niçois est "mis en cause de manière grave par des personnes aujourd'hui adultes", a indiqué lundi le procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prêtre. Les accusations portent sur "des faits à caractère sexuel qui auraient pu être commis à l'encontre d'élèves alors qu'il était aumônier du collège Stanislas", a expliqué le représentant du ministère public.

"On est devant des faits décrits de manière très circonstanciée, avec des sources multiples, diverses et cohérentes, trois éléments qui créent la conviction que cela a bien pu se passer", a insisté Jean-Michel Prêtre: "C'est quelqu'un qui était en fonction depuis de très longues années, 30 ans grosso modo, cela peut donc concerner un très grand nombre de victimes potentielles".

Pour l'heure, une seule victime a formalisé ses griefs dans une plainte au pénal. Cette plainte porte sur des faits présumés d'attouchements sexuels remontant à un camp de vacances des années 1990. L'enquête a été confiée à la sûreté départementale.

Prescription

Le prêtre mis en cause avait été aumônier dans cet établissement de 1988 à 1996, avant d'être ensuite nommé curé à Antibes, puis de revenir à Nice, à la tête d'une des paroisses de la ville, a précisé le diocèse de Nice. Après Stanislas et son passage à Antibes, ce prêtre a été "référent de l'enseignement catholique pour les écoles (niçoises) St. Joseph et St. Vincent, sur le territoire de sa paroisse", a ajouté le diocèse. Ce n'est qu'à la rentrée scolaire 2017 qu'il a été écarté du dernier établissement où il travaillait encore, l'école Saint Joseph.

"Il y a certainement des faits qui sont prescrits aujourd'hui, mais d'autres qui ne le sont pas, a expliqué le procureur de Nice. Cela fait partie des investigations en cours de vérifier quand ça s'est passé, quel âge avaient les victimes, puisque le délai de prescription pour les mineurs ne commence à courir que du jour de leurs 18 ans. À partir de ce délai, la prescription pour les faits les plus graves va jusqu'à 20 ans", a rappelé le procureur.

La direction actuelle du collège Stanislas, fleuron de l'enseignement catholique privé niçois, a affirmé "n'être pas du tout au courant de l'affaire", plaidant que "ça fait longtemps" que ce prêtre n'est plus à Stanislas".

Suspension

Dans un communiqué lundi après-midi, monseigneur André Marceau, évêque de Nice, a affirmé qu'"à l'heure actuelle, il n'avait connaissance d'aucun fait nouveau" concernant l'enquête ouverte contre ce prêtre.

"Si l'enquête devait conduire à d'autres développements judiciaires, je serais amené à appliquer les dispositions prévues par le droit canonique et les recommandations du Vatican", a-t-il ajouté, en précisant qu'il suspendrait alors ce prêtre de sa fonction de curé.

L'évêché de Nice avait confirmé que ce curé avait été suspendu de tout ministère auprès de la jeunesse le 1er septembre, mais sans préciser que cette suspension avait été imposée par la préfecture. Ce prêtre, qui officie dans la région de Nice, peut cependant toujours célébrer la messe.

L.N. avec AFP