Nice: la ville expérimente la présence de policiers dans des écoles primaires

Certains pensent que l'effet dissuasif sera réel. D'autres au contraire, redoutent que la mesure prise en accord avec l'Education nationale ne fasse finalement des écoles une cible privilégiée des terroristes. La décision, selon un engagement pris par Christian Estrosi en janvier dernier, de poster des policiers à l'intérieur des établissements scolaires, ne laisse personne indifférent. Depuis lundi, dans trois écoles élémentaires, des policiers non armés sont donc présents.
Leur mission: effectuer des rondes régulières, visionner les caméras de vidéos surveillance ou encore faire de la prévention auprès des écoliers. Au total 130 policiers municipaux ont été recrutés pour cette nouvelle mission.
Mais le dispositif divise les parents d'élèves. Une partie pense que les enfants sont trop jeunes pour cette présence et la verrait plus adaptée aux "collégiens ou lycéens". D'autres parents jugent cette protection rassurante.
Christian Estrosi aurait préféré que les policiers soient armés
"Je veux que les écoles de ma ville soient des sanctuaires de la République. Nous savons qu'en tête de liste sur les préconisations (d'attaques, NDLR) de Daesh, il y a les écoles, il y a les enfants", martèle Christian Estrosi.
Au titre de la sécurité, l'édile regrette d'ailleurs que les policiers postés dans les trois établissements ne soient pas armés. Les personnels postés à l'extérieur le seront en revanche. Depuis la rentrée 2016, qui a suivi l'attentat sur la Promenade des Anglais ayant fait 86 morts le 14 juillet, Nice a en effet mis en place un policier devant chaque école.
Mais pour le syndicat des policiers municipaux, cette mesure sécuritaire pourrait avoir un effet contre-productif, car elle ferait des écoles des cibles privilégiées. Des syndicats de professeurs critiquent aussi la mesure.
"Une fois qu'ils auront fait la levée de doute le matin, que va-t-il se passer le reste de la journée? Alors j'ai entendu que la mairie parlait d'aide pédagogique etc, mais pour nous, il n'en est pas question. Les pédagogues ce sont les enseignants, ce ne sont pas les policiers", détaille Gilles Jean, secrétaire départemental SNUIPP-FSU.
Le test se prolongera jusqu’a la fin de l’année scolaire, autrement dit jusqu'au début du mois de juillet. Le dispositif pourrait ensuite être étendu, dès la rentrée de septembre, à toutes les écoles qui le souhaitent. Pour le moment, seule une vingtaine d’écoles se sont portées volontaires.