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Police-Justice

Nantes, épicentre de l'insécurité? La maire PS Johanna Rolland "refuse de céder à cette hystérie"

Johanna Rolland, maire de Nantes, en août 2014.

Johanna Rolland, maire de Nantes, en août 2014. - JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP

Attaquée pour sa politique pour lutter contre l'insécurité, Johanna Rolland, la maire PS de Nantes, assure que la délinquance a baissé dans sa ville de 10% depuis un an.

Sécurité Nocturne Nantes appelle les habitants de la ville à se rassembler samedi pour dénoncer la politique de la mairie en matière de lutte contre l'insécurité. Une position reprise par plusieurs figures de l'opposition depuis quelques jours après le viol d'une femme de 40 ans par deux individus.

"Je refuse de céder à cette hystérie. La surenchère à laquelle on a assisté ces derniers jours n’a qu’une seule vocation: instrumentaliser un drame humain insoutenable", déclare dans Ouest-France ce mercredi la maire PS de Johanna Rolland qui sort de son silence.

Baisse de la délinquance de "10%"

Selon l'élue, le constat réalisé par son opposition ne correspond pas à la réalité. "Le préfet m’a indiqué, hier midi, que les actes de délinquance ont baissé de 10 % en un an. C’est la réalité factuelle", tranche Johanna Rolland en poste depuis 2014. Elle reconnaît qu'il faudrait que cette baisse atteigne les "25%" pour qu'elle soit ressentie par la population nantaise.

Inaction, absence d'anticipation, les élus de l'opposition, et notamment ceux d'En Marche, déplorent la position "idéologique" de la municipalité. "Je ne laisserai jamais cette petite musique s’installer", rétorque aujourd'hui Johanna Rolland. Elle évoque les 146 caméras de vidéosurveillance installée dans la ville, alors qu'il n'y en avait aucune en 2014. Elle détaille les effectifs de la police municipale et métropolitaine.

"Aujourd’hui, il y en a 180, avec la police métropolitaine. À la fin du mandat, il y en aura 217. J’aurai donc plus que doublé les effectifs de police municipale", plaide auprès du journal local.

"Monter d'un cran"

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé mardi l'envoi d'une unité de force mobile à Nantes. La CRS 8, spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines, devait être sur place ce mercredi. Par ailleurs, un contrat de sécurité intégrée a été signé avec l'État qui a permis l'envoi de 70 policiers supplémentaires en 18 mois à Nantes. Mais la maire socialiste le reconnaît, la ville de Nantes est "gangrenée" par les trafics de drogue.

"Il faut monter d’un cran (dans les moyens apportés à la lutte contre l'insécurité, NDLR). Il faut regagner la bataille de l’espace public", consent-elle.

D'après le bilan 2021 de la préfecture de Loire-Atlantique, le département "s’inscrit globalement dans les tendances nationales avec une diminution des chiffres de la délinquance depuis 2017". Mais localement à Nantes, les atteintes volontaires à l’intégrité physique et les violences sexuelles ont légèrement augmenté entre 2017 et 2021. Les atteintes aux biens sont également en hausse de 6,85 % en 2021 par rapport à 2020.

J.C.