BFMTV
Police-Justice

Mutilations de chevaux: l'origine humaine certifiée dans seulement un quart des cas

Photo d'illustration

Photo d'illustration - FRANCK FIFE

Pour la majorité des cas de mutilations d'équidés, signalés ces dernières semaines, "il n’y a pas eu d’action humaine", selon l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement.

Des cas de mutilations de chevaux continuent d'être signalés en France, comme ce fut le cas ce week-end avec deux nouveaux équidés concernés dans le Val-d'Oise. Satanisme, défi macabre, blessures entre animaux ou mimétisme? Aucune piste ne semble être écartée pour le moment, d'après les déclarations des enquêteurs.

Actuellement, "pour 20 à 25 % des cas, l’origine humaine ne fait aucun doute", déclare à Libération le général Jacques Diacono, chef de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique, dans un entretien publié dimanche. Le travail de cette organisation est de "faire la différence entre les cas d’origine humaine et les autres" dans cette affaire, explique-t-il.

"Les charognards s’attaquent aux parties les plus tendres, donc les oreilles, les yeux, les parties génitales. Dans une bonne partie des cas, il n’y a pas eu d’action humaine", assure Jacques Diacono. Il rappelle qu'il existe des précédents dans les années 1990, notamment au Royaume-Uni, où "on s’est rendu compte qu’il y avait beaucoup de morts naturelles et de charognards".

Une seule certitude: "la pluralité des auteurs"

Devant la diversité des blessures - des oreilles coupées, mais aussi des mutilations d'organes génitaux ou des lacérations avec des objets tranchants - et la large couverture géographique de ces actes en France, une seule certitude: "la pluralité des auteurs et des modes opératoires", résumait samedi à l'AFP le colonel Hubert Percie du Sert, coordinateur de la sous-direction de la police judiciaire de la gendarmerie.

Étant donné qu'il y a "des faits sur un temps relativement réduit dans plusieurs régions", cela "tend à démontrer qu’il n’y a pas un, mais une multitude d’auteurs", confirme à Libération Jacques Diacono.

Le général déclare également que la théorie selon laquelle des éleveurs mutileraient leurs propres bêtes pour bénéficier de l'assurance lui parait "très peu crédible", et rappelle que si la piste sataniste est toujours sur la table, rien ne permet pour le moment de l'étayer.

Salomé Vincendon
Salomé Vincendon Journaliste BFMTV