Mort de Zyed et Bouna à Clichy: le parquet réclame le non-lieu pour les policiers

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L'avocate générale de la cour d'appel de Rennes, Hélène Catton, a demandé mardi un non-lieu pour les deux policiers qui s'étaient lancés dans une course-poursuite derrière Zyed et Bouna, deux adolescents qui avaient finalement trouvé la mort, électrocutés dans le transformateur EDF où ils s'étaient réfugiés. Les faits remontent à octobre 2005 à Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis.
Après la cassation en octobre dernier d'un non-lieu dans cette affaire, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a examiné le dossier mardi et rendra sa décision le 20 septembre. La mort des deux jeunes, âgés de 15 et 17 ans, avait provoqué une vague d'émeutes dans les banlieues. Initialement, les policiers avaient été renvoyés en correctionnelle pour non-assistance à personne en danger.
« Flicophobie » et « flicophagie » ?
A l'issue de l'audience, Daniel Merchat, l'avocat des policiers, s'est dit « satisfait » des réquisitions du parquet général : « Renvoyer [en correctionnelle] des personnes contre lesquelles il n'y a aucune charge, j'appelle cela de la 'poutinerie' », dans une allusion aux pratiques du président russe Vladimir Poutine.
Il a également estimé que la procédure relevait de la « flicophobie » et de la « flicophagie ».
Jean-Pierre Mignard, l'un des avocats des familles des adolescents, a déploré « qu'au bout de huit ans, il y ait toujours un blocage » dans ce dossier.
Zyed Benna, 17 ans, et Bouna Traoré, 15 ans, avaient péri électrocutés le 27 octobre 2005 dans un transformateur EDF où ils s'étaient réfugiés au terme d'une course-poursuite avec la police. Un troisième jeune, Muhittin Altun, 17 ans au moment des faits, avait été grièvement brûlé.
L'affaire avait été le déclencheur de trois semaines d'émeutes urbaines dans les banlieues. L'état d'urgence avait même été décrété le 9 novembre.