BFMTV
Police-Justice

Mort de Vanille: pour la première fois, le système Alerte enlèvement n'a pas permis de retrouver l'enfant

BFMTV
Le dispositif lancé en France en février 2006, a été déclenché à 23 reprises, avant l'enlèvement de Vanille. Jusqu'à maintenant, il avait à chaque fois permis de retrouver les mineurs enlevés.

Le dispositif Alerte enlèvement a été déclenché samedi soir, après que la petite Vanille, un an, a été enlevée par sa mère vendredi à Angers (Maine-et-Loire). Il n'a cependant pas permis de retrouver la fillette, dont le corps a été découvert ce dimanche en fin d'après-midi dans une benne à vêtements, comme l'a indiqué le procureur de la République d'Angers, la mère ayant indiqué lui avoir donné la mort. Un dénouement aussi effroyable qu'inédit pour le dispositif lancé en février 2006.

Jusqu'à présent, à chaque fois que le dispositif avait été déclenché, il avait fonctionné. Soit à 23 reprises après le rapt de 28 mineurs, décompte Le Figaro, sans compter l'enlèvement de Vanille.

La dernière Alerte enlèvement remonte à mai 2019 pour un garçonnet de 2 ans, Osnachi, victime d'un rapt en plein centre de Marseille. Il avait été retrouvé sain et sauf quelques heures plus tard dans un hôtel de Valence (Drôme) avec l'homme qui l'avait enlevé.

Un dispositif adopté en France en 2006

Le plan Alerte enlèvement est un dispositif d'alerte massive et immédiate, déployé pour aider à la recherche d'un enfant présumé enlevé. Il est largement inspiré du plan "Amber Alert", créé au Texas en 1996, après l'enlèvement et l'assassinat de la petite Amber Hagerman.

Adopté en France en février 2006, il consiste à lancer en cas de rapt d'enfant mineur une alerte massive pour mobiliser la population dans la recherche de l'enfant enlevé et de son ravisseur.

Il n'est activé que si plusieurs critères sont réunis: il faut un enlèvement avéré et pas une simple disparition, la victime doit être mineure et son intégrité physique ou sa vie doivent être en danger; des éléments d'information doivent permettre de localiser l'enfant.

Il a été déclenché officiellement pour la première fois le 9 juillet 2006 après la disparition de deux soeurs, Emeline et Mélissa, 8 et 10 ans, en Maine-et-Loire. Cette affaire s'était révélée être une alerte sans objet, les deux fillettes ayant regagné leur domicile une quinzaine d'heures après leur disparition.

Vanille était déjà morte quand l'alerte a été activée

Dans le cas de Vanille, l'Alerte enlèvement a été déployée après la mort de la fillette, une information qui n'était évidemment pas encore connue des autorités samedi soir. Le procureur Eric Bouillard a reconnu que l'issue fatale était "forcément un échec" mais que le dispositif avait tout de même permis de "très vite retrouver la maman et le corps de l'enfant".

Selon lui, Nathalie Stéphan, 39 ans, la mère de l'enfant, situe la mort de son enfant à vendredi.

"Vendredi en tout début d'après midi elle est effectivement encore accompagnée de son enfant et à partir du milieu d'après-midi, elle ne l'est plus", a précisé le procureur, qui s'appuie sur les dispositifs de vidéo-surveillance.

Concernant le délai de 24 heures écoulé entre la non remise de l'enfant et le déclenchement du plan, la substitut du procureur général de la République d'Angers Catherine Vandier a expliqué dimanche matin que "la maman ne présentait a priori pas de danger", ayant l'enfant "de manière tout à fait légale" vendredi. Elle avait quitté le foyer vendredi à 11 heures et aurait dû ramener sa fille à 17h30 à sa référente de l'ASE. Elle avait déjà, par le passé, ramené un autre enfant hors des délais impartis.

Clément Boutin avec AFP