Militantes Kurdes assassinées à Paris : un suspect mis en examen

Un homme affiche des portraits des militantes kurdes assassinées dans la nuit du 9 au 10 janvier au Centre d'information du Kurdistan, à Paris. - -
Un proche des militantes kurdes assassinées le 9 janvier à Paris a été mis en examen lundi pour assassinat et le parquet a requis son placement en détention provisoire, a annoncé le procureur de la République, François Molins. « L'individu est susceptible d'être le ou l'un des auteurs des faits », a-t-il précisé précisé, lors d'une conférence de presse. Il a été mis en examen pour « assassinats en relation avec une entreprise terroriste » et « participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste », a-t-il ajouté.
Ce suspect est un Kurde de 30 ans né en Turquie, habitant La Courneuve (Seine-saint-Denis), membre de l'entourage « proche » des victimes, selon une source proche du dossier. Il avait été interpellé jeudi, ainsi qu'un de ses compatriotes qui a été relâché, dans une opération menée conjointement par la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire et la section antiterroriste (SAT) de la brigade criminelle parisienne.
Le suspect était le chauffeur d'une des victimes
Le suspect, qui servait parfois de chauffeur pour l'une des victimes, avait déjà été entendu par les enquêteurs avant son placement en garde à vue jeudi. Des contradictions ont été relevées par les enquêteurs dans le récit de son emploi du temps le jour des meurtres, grâce notamment à plusieurs témoignages et aux images de la vidéo-surveillance. « La présence d'Omer Guney dans l'appartement, dans le créneau horaire dans lequel intervient le triple assassinat, sans explication de sa part, constituent des indices graves et concordants pouvant laisser présumer de sa participation aux faits commis le 9 janvier », a dit François Molins. Selon les enquêteurs et les systèmes de vidéosurveillance, Omer Guney est resté 45 minutes dans l'appartement, ou du moins dans l'immeuble, de 12h11 à 12h56.
Les corps des trois femmes avaient été découverts dans la nuit du 9 au 10 janvier dans le Centre d'information sur le Kurdistan, dans le nord-est de Paris. Elles avaient été exécutées de plusieurs balles dans la tête.
Parmi les victimes figuraient une membre fondatrice du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Sakine Cansiz.