Milena, l'inquiétante disparition d'une adolescente de 13 ans

Milena n'a pas donné signe de vie depuis le 26 mai dernier. Elle serait dans le sud de la France. - -
Où est Milena? Cette question torture sa famille. Cette jeune fille, âgée de 13 ans, est portée disparue depuis le mois de mai. Au commencement, il s'agissait d'une simple fugue. Encore une, pour une adolescente meurtrie par le décès de sa mère, et qui en avait déjà réalisé cinq depuis le début de l'année. Avant d'être toujours ramenée à la maison.
Ce coup-ci, c’est différent. Volatilisée dans la nature le 9 mai, après avoir été placée dans une famille d'accueil de Saône-et-Loire par l'aide sociale à l'enfance de Seine-et-Marne, d'où elle est originaire, la jeune fille est d'abord restée ponctuellement en contact avec son père, Fabio, en lui téléphonant à plusieurs reprises. Depuis le 26 mai, plus aucun signe de vie.
La piste d'un réseau de prostitution
Pire, plusieurs éléments laissent à penser que Milena aurait été approchée par un réseau de prostitution. L’affaire prend alors une toute autre dimension, bien plus dramatique, son père ayant intercepté plusieurs fois des messages douteux à destination de sa fille. "Des gens l’appellent régulièrement pour demander quelles sont ses prestations, si elle se déplace à hôtel", s’alarme Fabio Ballantini, 43 ans. "J’ai trouvé une annonce sur internet. Ce ne sont pas les photos de ma fille, mais bien son numéro de téléphone."
Problème: les services de police concernés, dans plusieurs coins de France différents, disposent chacun d’une marche de manœuvre réduite, et ont tendance à se renvoyer la balle. "Il n’y a pas de concentration des recherches", déplore ainsi Me Yaël Scemama, l’avocate de la famille Ballantini. "La Brigade de protection des mineurs (BPM) de Seine-et-Marne, qui a été saisie des premières fugues de Milena, n’était pas au courant de sa disparition en Saône-et-Loire", précise-t-elle. "L’enquêteur de la gendarmerie locale est vraiment de très bonne volonté. Mais à partir du moment où toutes les pistes éloignent l’adolescente de sa région, il ne peut plus rien faire."
"Il y a des moyens qui n'ont pas été mis en œuvre"
Comment expliquer un tel manque de coordination de la part des autorités? Le conseil l’ignore. "Si ce n’est pas qu’une simple fugue, et il y a des éléments inquiétants dans ce sens, il existe des moyens, qui n’ont pas été mis en œuvre." Et certaines réponses des forces de l’ordre sont pour le moins étonnantes: "On m'a expliquée que 'cette jeune fille n’avait pas envie d’être retrouvée', ailleurs on m’a demandée 'mais pourquoi fugue-t-elle ?'", se remémore Me Scemama. "On s’en fout, qu’elle ait envie ou pas! Quand un adulte souhaite disparaître, c’est plus compliqué. Là, on parle d’une adolescente, de 13 ans. Il faut la retrouver, c’est tout."
Si l’enquête piétine officiellement, elle n’est toutefois pas au point mort. Loin de là. La famille et les proches sont mobilisés via une page Facebook pour recueillir tout indice permettant de retrouver Milena. Quant à Fabio, le père, il a déjà parcouru plusieurs milliers de kilomètres en voiture, suivant la moindre hypothèse. Une enquête qui l’a mené à Marseille, à Montpellier, ou encore à Arles, où il a trouvé un témoin qui aurait hébergé l’adolescente pendant quelques heures, et qui doit être bientôt interrogé par les enquêteurs.
En mouvement dans le sud de la France?
A court de fonds, excédé moralement avec le sentiment d'être "abandonné", Fabio Ballantini est aujourd’hui de retour dans la région parisienne. "Je travaille encore quelques jours pour obtenir de l’argent, et je retourne sur la route. Ça me rend dingue, pendant que je travaille, personne ne cherche ma fille", lache-t-il, à bout.
S’il ne souhaite pas faire "les choux gras de la presse" en livrant son histoire, ce père désemparé a un appel à l’aide à faire passer. "Qu’on diffuse son avis de recherche, qu’on retrouve ma fille." Fin juillet, nos confrères du Parisien ont évoqué pour la première fois la disparition de l’adolescente. Deux jours plus tard, une femme est entrée en contact avec l’avocate de la famille, Me Scemama. Elle est certaine d’avoir reconnu Milena dans un TGV, en partance de Toulon, le 26 au matin, et de l’avoir vue descendre à Aix-en-Provence. Preuve, s’il en est, que tout le monde a un rôle à jouer dans ce genre d’épreuve.
|||Pour toute information susceptible de faire avancer l’enquête, contacter sans plus attendre le commissariat ou la gendarmerie la plus proche.