Meurtre de Kevin à Mourmelon: "Il y avait quelque chose de louche", selon sa grande-cousine

Deux personnes ont été mises en examen pour l'assassinat du jeune homme, dans un parc de la Marne début juin. La cousine de la mère de Kevin se confie sur l'adolescent, la douleur de ses parents, et ce qu'elle sait des prévenus.

"Sensible", "généreux": c'est avec ces mots qu'Aurore, cousine de la mère de Kevin, décrit celui qu'elle considérait comme son neveu. Deux semaines après la mort du jeune homme, poignardé d'une vingtaine de coups de couteau lors d'une balade dans un parc, elle se confie à BFMTV sur sa personnalité, et sur ce qu'elle sait des deux prévenus. 

"C'était le genre d’ami, on frappe à quatre heures du matin en disant que ça ne va pas, il nous ouvre; Toujours le sourire, jamais un mot de travers, même à l’adolescence il ne s’est jamais rebellé (...) Un petit garçon sérieux, gentil, toujours prêt à rendre service."

Elle décrit un lycéen apprécié par la gent féminine, comme en témoignait son entourage: "Il avait plus d’amies que d’amis. On le charriait souvent avec ça parce qu’on disait toujours qu'il avait son harem. Il avait toujours plein de filles autour de lui."

Un scénario se dessine

C'est peut-être par l'une de ces filles que la mort du jeune homme est arrivé. L'agression du samedi 2 juin est survenue alors que Kevin se promenait dans un parc avec une amie. Depuis, la jeune fille a été mise en examen pour assassinat, tout comme le jeune homme soupçonné d'avoir porté les coups mortels. Le scénario d'un guet-apens se dessine. 

Selon la grande-cousine du jeune homme, la jeune prévenue entretenait des rapports ambigus avec Kevin: 

"Il a toujours été amoureux d’elle. Il ne s’est jamais rien passé, mais en quelque sorte elle le manipulait pour lui faire croire qu’il se passerait un jour quelque chose", affirme-t-elle. "Dès qu’il s’éloignait un petit peu, dès qu’il rencontrait une autre fille ou qu’il se mettait avec quelqu’un d’autre, elle revenait le chercher. Et il retombait."

La famille de Kevin l'aurait mis en garde contre la jeune femme: "On essayait de lui ouvrir les yeux, en lui disant 'Attention, elle te manipule, elle n'est pas bonne pour toi, elle est toxique.'"

"On suppose que Kevin a mis un stop"

Au moment des faits, "ils ne s’étaient pas parlé depuis plus de trois mois". Si de nombreuses zones d'ombres restent à éclaircir, Aurore a une théorie: "On suppose que Kevin a mis un stop, en disant 'Je ne courrai plus derrière toi'. Pour nous, dans sa tête, c’est 'Puisque je ne peux pas t’avoir, personne ne t’aura."

Les premiers soupçons sont arrivés très vite après les faits, avec le portrait-robot de l'agresseur présumé fait à partir du témoignage de la jeune fille avant sa mise en examen: "On se dit bon, pourquoi pas, un inconnu, un drogué... Il y avait quelque chose de louche quand même, parce qu’il serait arrivé du côté du parc qui n’est connu que des habitants, quasiment, parce que c’est une entrée très cachée."

"Son père, dès le dimanche, se dit qu’il y a quelque chose. Parce que c’est forcément quelqu’un du coin." Plus tard, le portrait-robot se révélera aux antipodes du visage de l'agresseur présumé, et l'alibi de ce dernier truqué. 

"Comment elle a pu?"

Et lorsque les soupçons se dirigent vers la jeune fille, la famille de Kevin qui avait d'abord pris sa défense se pose des questions: "Comment elle a pu? Elle est déjà venue dormir plusieurs fois chez Kevin, ses parents l’ont toujours accueillie, il n'y a jamais eu le moindre souci, pourquoi? On ne le sait pas, puisqu’elle ne dit rien."

Aurore essaye d'être un soutien pour sa cousine: "Jusqu’aux funérailles, tout le monde est là tous les jours", explique-t-elle, avant d'évoquer l'état d'esprit des parents du jeune homme:

"Ils sont juste anéantis. Ils tiennent pour les deux enfants qui restent, parce qu’ils sont obligés de tenir pour les deux, mais c’est extrêmement dur, et avec tout le côté judiciaire... C’est compliqué pour eux."

Elle conclut en rendant hommage au jeune homme. Un garçon qui "a changé la vie de beaucoup de monde avec sa générosité, son coté humble et son côté toujours souriant", au caractère confiant: "Vous inquiétez pas, je vais avoir une mention", disait-il pour son bac. "Ça ne lui faisait pas peur". Ele cite la grand-mère de Kevin:

"Pour elle, Kevin c’était un petit être pur. Et il a été mis sur terre pour apporter un peu de bonheur et de pureté dans ce monde, et s’il est reparti c’est qu’il avait fait son travail (...) Ça illustre bien ce qu’il était".

Benjamin Pierret avec Rym Bey