Meurtre d'une femme enceinte à Ustaritz: le maire avait signalé le suspect

Cédric B. a été mis en examen pour le meurtre et le viol d'une jeune femme enceinte de huit mois à Ustaritz, dans les Pyrénées-Atlantiques. Le marginal souffre de troubles psychiatriques et avait été signalé.

C'est un homme violent et au profil psychologique trouble qui a été mis en examen pour le viol et le meurtre de Mélodie M., une jeune femme, enceinte de huit mois, à Ustaritz, dans les Pyrénées-Atlantiques. Après son interpellation, samedi, le marginal de 38 ans a reconnu les faits. Son ADN avait été découvert sur la scène du crime par les enquêteurs de la section de recherche de la gendarmerie de Pau.

Natif de Suisse, le suspect, Cédric B., est "un sans-domicile fixe établi", avait détaillé Samuel Simon-Vuelta, le procureur de la République de Bayonne. Installé sur la commune d'Anglet, à une dizaine de kilomètres de là où résidait la mère de la victime qui était venue passer ses derniers mois de grossesse dans cette habitation, il "vivait à droite et à gauche". Ces derniers temps, le marginal s'était installé dans une résidence de la ville. 

Internement d'office refusé

Son parcours judiciaire est tout aussi tortueux. Il était très défavorablement connu des services de police mais aussi des services de la mairie. "Il prenait à partie les riverains, relate pour BFMTV.com Claude Olive, le maire d'Anglet. Il avait un comportement très agressif aussi bien verbalement que physiquement. J'ai reçu de nombreuses plaintes contre lui." Cédric B. était aussi spécialisé dans les vols. C'est d'ailleurs au volant d'un camion-plateau volé qu'il a été interpellé. Pour ces faits, il était inscrit au Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG).

Son casier ne comportait toutefois aucune mention d'agression sexuelle. C'est pourtant bien pour "viol aggravé" qu'il a été mis en examen. Un viol qui a précédé un meurtre particulièrement violent. Tuée par asphyxie, le corps de Mélodie M. avait été retrouvé ligoté, un bâillon lui couvrait la bouche. Son visage portait de nombreuses traces de coups donnés avec une grande violence. La question de son état psychologique se posera très probablement.

"Je vais te manger"

Cédric B., placé sous curatelle, était suivi depuis plusieurs mois. "J'ai fait une demande d'internement d'office, détaille l'élu d'Anglet en colère. J'étais prêt à prendre mes responsabilités mais son psychiatre n'a pas estimé que cette mesure était nécessaire." Une ultime scène avait fini de convaincre Claude Olive de la dangerosité du marginal. Vendredi, la veille du meurtre, un incident s'est produit dans une supérette de la ville. "Il s’en est pris à une cliente âgée, qui ne s’est pas laissée faire, rapporte à Sud Ouest Jérôme Falco, le gérant du commerce".

Poursuivant: "Il a lancé 'Regarde mes dents' en ouvrant la bouche. 'Je vais te manger'. La dame lui a répondu 'tu ne me fais pas peur'."

Quand le samedi matin, le gérant raconte cette scène au maire d'Anglet, celui-ci fait le rapprochement avec Cédric B.. "J'ai transmis tout ce que mes services avaient sur lui", poursuit auprès de BFMTV.com l'élu. La police municipale s'est présenté à la supérette pour montrer une photo du suspect qui a été immédiatement reconnu. Ce témoignage a permis de donner un indice important aux enquêteurs de la gendarmerie: le modèle et la couleur du véhicule dans lequel roulait le marginal. 

Justine Chevalier