Meurtre d'un veilleur de nuit en Haute-Vienne: le mystère s'épaissit

Un veilleur de nuit a été sauvagement assassiné vendredi dans un centre éducatif de Haute-Vienne. - -
Ni arme du crime, ni suspect. Dans l'enquête sur le meurtre sauvage du veilleur de nuit d'un centre éducatif de formation professionnelle (CEFP) de la Haute-Vienne, le mystère reste entier. Le point sur cette affaire.
> Que s'est-il passé vendredi?
Un veilleur de nuit d'un centre éducatif a été sauvagement assassiné. Il a été retrouvé dans une mare de sang, au pied d'un escalier, le corps lardé de douze coups de couteau "essentiellement sur le côté gauche du thorax, et blessée une fois au niveau de la carotide", avait précisé samedi le parquet. Une autopsie doit être pratiquée en début de semaine pour déterminer si "une ou plusieurs armes" ont été utilisées.
"C'est un carnage, une vraie boucherie, il y du sang absolument partout", a confié à l'AFP une source proche de l'enquête.
> Qui était la victime?
La victime, Francis Montmaud, marié et sans enfants, était employé depuis 2001 par l'association qui gère ce centre. Il est décrit dans la commune comme un homme très calme, à la silhouette ordinaire. "C'était un homme gentil et qui inspirait la confiance. Je pense qu'il représentait un repère pour ces jeunes aux parcours familiaux souvent douloureux. Il était ponctuel, très respectueux des règles et à leur écoute. Je pense que certains d'entre eux l'aimaient vraiment beaucoup", a confié le maire.
> Sept mineurs entendus par la police
Dimanche matin, le procureur de la République de Limoges, Michel Garrandaux, a annoncé lors d'une conférence de presse "qu'aucune charge" n'avait été retenue à l'encontre de ces mineurs, âgés de 13 à 16 ans. Leur garde à vue a donc été levée à 23h30 samedi soir "et les jeunes remis à la direction de l'établissement".
Plus formelle, une source judiciaire sous couvert d'anonymat a assuré qu'"aucun d'eux n'est lié à cet homicide". "Ce sont des jeunes en grande difficulté, retirés à leur famille et rencontrant des problèmes familiaux, sociaux ou éducatifs, mais il ne s'agit pas de délinquants", a insisté le parquet dimanche.
> L'arme du crime reste introuvable
"Nous continuons de travailler sur toutes les hypothèses", a déclaré le procureur, en précisant que "l'élément clef de cette enquête", "l'arme du crime", restait "introuvable". La ou les armes du crime d'ailleurs. Les enquêteurs attendent les conclusions de l'autopsie, qui sera pratiquée en début de semaine, pour savoir précisément quelle(s) armes(s) ils doivent chercher.
Concernant le scénario du meurtre, les deux hypothèses relevées par la gendarmerie sont "soit l'agresseur était à l'intérieur, soit on l'a fait entrer".
> Un témoin affirme avoir vu "un monsieur en t-shirt, armé"
Lilian Dejos, directeur du Vieux collège, a raconté à des journalistes que le jeune qui a alerté les gendarmes avait "vu un individu agresser physiquement le veilleur de nuit", "un monsieur en t-shirt, armé" qu'il n'aurait pu voir distinctement et qu'il ne connaissait pas.
"L'enquête se poursuit toujours dans une procédure de flagrance mais je serai certainement amené à ouvrir une information judiciaire en début de semaine", a précisé le procureur.
Le maire de la commune, Jean-Bernard Jarry, profondément choqué et ému, ne cache pas sa stupéfaction."J'espère bien entendu qu'aucun d'eux (les jeunes du centre éducatif, ndr) n'est mêlé à cette histoire, mais je souhaite vivement que la gendarmerie trouve la trace de tueur rapidement. Car si ça n'est pas l'un d'eux alors on peut imaginer qu'il y a un rôdeur. Cela n'a rien de rassurant car un tel acharnement, un homme tué de douze coups de couteau, cela dénote une grande violence", a-t-il relevé.