Meurtre d’Agnès : le procès se tient à huis clos

La jeune Agnès avait été violée et tuée en novembre 2011. - -
C'est ce mardi matin que débute le procès de Matthieu, 19 ans. Il est accusé du viol et du meurtre d'Agnès, 13 ans, retrouvée calcinée en novembre 2011 au Chambon sur Lignon en Haute-Loire. Il comparaît devant les assises des mineurs de Haute Loire, au Puy-en-Velay. Il est aussi jugé pour le viol un an plus tôt d’une mineure dans le Gard.
La Cour a décidé ce mardi matin que le procès se tiendrait entièrement à huis clos contrairement à ce que réclamait la famille d'Agnès.
A l’époque, Matthieu était sous contrôle judiciaire. Il était placé dans un internat mixte privé, le collège-lycée Cévenol, où étudiait également Agnès en 3ème. Le drame avait déclenché une vive polémique sur l’évaluation de la dangerosité et le suivi judiciaire des délinquants sexuels.
« Faire la lumière »
La famille d'Agnès sera présente au procès. Frédéric Marin, le père d'Agnès, veut comprendre les circonstances du drame : « Vous mettez votre enfant dans un établissement sous contrat et il se retrouve avec un enfant qui a déjà violé selon un scénario exactement identique et pour lequel la justice avait simplement souhaité l’éloigner de la première victime. Comment en est-on arrivé à conclure que cet individu était sans danger ? C’est pas de chance pour ma fille, mais ça ne peut pas se limiter à une histoire de sort et de statistiques. Nous allons vraiment aller à ce procès pour demander à la justice de faire la lumière sur les conditions dans lesquelles c’est arrivé ». « Je n’attends rien de l’homme qui a tué ma fille. (...) J’attends juste que la justice assure qu’il ne puisse jamais plus recommencer. (...) Nous voudrions que l’horreur qui est arrivée à Agnès puisse servir à tous, à mettre ce monsieur qui n’a plus rien d’un mineur à l’abri pour le plus longtemps possible avec une peine de sûreté qui soit exemplaire, sinon tout ça n’aura servi à rien, sinon Agnès est dans un trou pour rien », déplore-t-il.
« Ce type est un monstre »
Les grands-parents de la victime ne décolèrent pas. « Je suis en fureur, déclare Solange Marin, la grand-mère. Ce type est un monstre à mes yeux, un type qui a très peu d’humanité. C’est la banalité du mal, pour lui l’autre n’existe pas». Pour Armel Marin, le grand-père, la justice s'est trompée sur la personnalité de Matthieu : « Nous pensons que l’assassin est un homme extrêmement dangereux. Il est extrêmement important que les juges en soient persuadés aussi. Il a fait déjà beaucoup de mal. Quand la justice fonctionne mal, elle fait des ravages. Il y a un assassin, un effroyable bonhomme, on a du mal à imaginer ça. Quant à moi, j’aurai probablement du mal à être devant lui, mais j’y serai ».