Merah: la sœur se dit fière, le frère dénonce sa famille

Mohamed Merah - -
Sept mois après la folie meurtrière de Mohamed Merah, Abdelghani Merah, son frère aîné dénonce, dans un livre à paraître mercredi, la violence et l'antisémitisme qui règnent dans la famille. Il s’est d’ailleurs confié dans un reportage diffusé dimanche soir sur M6, avouant qu’il a préféré se fâcher avec sa mère, son autre frère Kader et sa sœur, qui l'ont même menacé s'il décidait de témoigner.
Car si Abdelkader Merah est aujourd'hui le seul mis en examen dans l'enquête sur les tueries de Toulouse et Montauban, dans lesquelles trois enfants juifs et un père de même confession ainsi que trois militaires ont été tués, il semble bien que sa famille n’ai pas été étrangère au climat idéologique qui a poussé le jeune homme au pire. Ainsi, dans ce reportage réalisé par le journaliste franco-algérien Mohamed Sifaoui, Souad, la sœur de Mohamed Merah, glorifie les actes meurtriers de son frère. Filmée en caméra cachée, elle se dit « fière » de Mohamed qui « a combattu jusqu’au bout ».
« Ils ne s’arrêteront pas »
« Ça me met en colère. Avec ces propos, elle confirme bien qu’elle faisait partie de cette nébuleuse d’Al Qaida à Toulouse. J’espère qu’avec ce reportage, elle s’est lancée toute seule dans la gueule du loup, avoue Albert Chennouf, le père de l’un des parachutistes tués à Montauban par Mohamed Merah. C’est l’apologie du terrorisme, je voudrais que la police débarque chez elle pour lui poser les mêmes questions. On sait que c’est une famille dangereuse, ils ne s’arrêteront pas, ils n’ont aucune pitié et la vie n’a aucun sens pour eux. S’ils sont en liberté, qu’ils se taisent, ou que l’Etat fasse son travail.
Souad Merah « faisait parvenir des chants djihadistes en prison »
Mohamed Sifaoui, le réalisateur du documentaire et co-auteur du livre « Merah, mon frère ce terroriste », affirme lui aussi qu’Abdelkader n’est pas le seul à avoir de l’emprise sur Mohamed Merah, mais que Souad, elle aussi, a participé à l’endoctrinement de son frère. « Elle et Abdelkader ont progressivement amené Mohamed à fréquenter les mêmes personnes et à croire la même idéologie, explique le journaliste. J’ai eu une conversation téléphonique avec Souad la semaine dernière, elle m’a clairement dit qu’elle faisait parvenir à Mohamed des chants djihadistes en prison. Elle lui avait acheté l’un de ses billets d’avion lorsqu’il s’est rendu en Syrie notamment. D’autres témoignages ont confirmé à plusieurs reprises qu’elle n’était pas imperméable à l’idée du djihad, comme elle le dit elle-même ».
« Sa mort nous a privés de la vérité »
Le reportage remet aussi sur la table l’hypothèse d’u troisième homme, possible complice du vol du scooter utilisé par Merah. Il s'agirait d'un ami d'enfance du frère, Abdelkader, un gitan converti à l'islam et intégriste qui a, selon le reportage, disparu depuis la mort de Mohamed Merah. « Oui, elle est crédible cette thèse, affirme d’ailleurs Albert Chennouf. Depuis la mort de mon fils, j’ai toujours dit que le jeune Merah, 23 ans, ne pouvait pas être seul. C’est là que j’en veux à l’Etat, Guéant, Sarkozy, Squarcini. Vous savez, Merah vivant, ça aurait été l’affaire du siècle, il savait beaucoup de choses. Ses complices auraient peut être pris la fuite, mais il aurait parlé. Sa mort nous a privés d’un procès et de l’éclatement de la vérité ».
|||
A la suite à de nombreux dérapages, nous avons fermé le forum relié à cet article. Pour plus de précisions sur les règles qui encadrent les commentaires publiés sur rmc.fr, conformément à la loi, nous vous invitons à lire l'article 8 des conditions d'utilisation de nos sites.
Merci de votre compréhension.
La Rédaction