Menottée, une militante écologiste perd la sensibilité de la main après son arrestation

Arrêtée en janvier dernier après avoir aspergé de la peinture orange sur le ministère de l'Economie, Nina ne ressent plus aujourd'hui ni le chaud ni le froid de la main gauche.

Le 5 janvier dernier, Nina, militante pour le collectif Dernière Rénovation, participe à une action pour alerter sur les conséquences du réchauffement climatique en aspergeant de peinture orange la façade du ministère de l'Economie. Rapidement arrêtée par des policiers sur place, elle sera menottée, de façon trop serrée, d'après son récit au Parisien.

En effet, depuis son interpellation, elle dit avoir "perdu la sensibilité de la main gauche", elle ne sent "plus ni le chaud, ni le froid".

Ce diagnostic est confirmé par des examens médicaux depuis le 9 mars. Le compte-rendu médical obtenu par le quotidien souligne en effet "une atteinte légère de la branche sensitive du nerf radial gauche". Et difficile de prévoir si ces sensations perdues vont revenir, ou non.

Pas de plainte déposée

La jeune femme de 24 ans raconte avoir senti que sa main était trop serrée dans les menottes ce jour-là. Au commissariat, elle demande qu'elles soient desserées, ce qui lui est refusé. Elle explique avoir eu des hématomes sur les poignets pendant plusieurs jours après son interpellation.

Nina rapporte également les mots violents adressés à son encontre par des policiers: "S’il n’y avait pas eu les caméras, je t’aurais butée", lui aurait lancé l'un d'entre eux.

D'autre part, alors qu'elle passe la nuit en cellule et qu'elle a ses règles, des protections hygiéniques lui sont refusées.

Une enquête la vise pour "dégradation de biens légère" et pour "violences sur fonctionnaires de police sans ITT", plusieurs agents ont porté plainte contre elle, rapporte Le Parisien. De son côté, Nina hésite encore à porter plainte.

Mais cette arrestation n'entrave pas son militantisme: le 24 février dernier, c'est elle qui monte sur scène pour interrompre la cérémonie des César, portant un tee-shirt: "Il nous reste 761 jours". Cette fois, elle n'est pas arrêtée.

Salomé Vincendon Journaliste BFMTV