Marseille : une voiture volée revendue par... un policier ?

Il y a trois ans Céline a acheté une véhicule - -
Curieuse affaire à Marseille : une jeune femme s’est aperçue qu’elle avait acheté, en juillet 2010, une voiture volée. Jusqu’ici rien de très étonnant sauf que cette voiture n’a pas été achetée auprès de n’importe qui. L’homme qui a vendu la voiture à la jeune femme était un policier en tenue et le comble, c’est que la transaction s’est même déroulée dans la cour du commissariat du 15e arrondissement de la ville ! Pas de chance pour l’acheteuse, quand elle envoie son véhicule au contrôle technique un an après l’achat, on lui indique qu’il a été signalé volé à deux reprises. Elle décide alors de porter plainte. Elle choisit donc à l’époque de déposer plainte à la gendarmerie.
L’enquête de l’IGPN toujours en cours
Aujourd’hui, la jeune femme et son avocate viennent d’apprendre, après 2 ans et demi de procédure infructueuse, que l’enquête est toujours en cours à l’Inspection générale de la Police Nationale (IGPN), la police des polices de Marseille.
En attendant la victime continue de payer l'assurance de la voiture dont elle n'a plus le droit de se servir.
« Je me suis bien fait arnaquer »
La victime, Céline, 24 ans, qui fait le ménage à l’aéroport pour 800 euros, doit encore attendre pour comprendre ce qu’il s’est passé et surtout pour éventuellement revoir les 1300 euros dépensés pour l’achat du véhicule. « Ça fait trois ans, c’est un peu long et ça n’avance pas. Je ne sais plus quoi faire. Comme c’est un policier, ça n’avance pas. Je me suis bien fait arnaquer ! En plus c’est ma première voiture, je ne m’y connais pas donc j’ai voulu faire confiance aux policiers. On est en confiance quand on arrive dans un commissariat pour un tel achat et qu’on a en face de soi un policier en tenue. Je ne m’attendais pas à une voiture voilée et je ne peux même plus l’utiliser. Maintenant elle est dans un chemin près de chez moi. En revanche, je paye toujours l’assurance qui me coute 60 euros par mois ».
« Ma cliente pense qu’il y a des protections, je ne vais pas jusque-là »
Maître Isabelle Terrin est l'avocate de la victime. Si l’histoire à laquelle est confrontée sa cliente est assez étonnante, elle n’en est pas moins complexe. « J’ai une cliente qui vient me voir et qui me dit avoir acheté une voiture volée dans un commissariat à un policier. C’est une personne qui n’a pas beaucoup de moyen et qui a dépensé 1 300 euros pour une voiture qu’elle ne peut plus utiliser. Moi, je sollicite les différents intervenants, le parquet, la police, le parquet général et la gendarmerie… Mais tous les intervenants se renvoient la balle. Ma cliente, s’agissant d’un policier, pense qu’il y a des protections. Moi je ne vais pas jusque-là mais je peux la comprendre ».