Marseille: une fusillade à la kalachnikov fait trois blessés

La fusillade a éclaté dans le quartier de l'Opéra, en plein centre de Marseille. - -
Trois hommes ont été blessés par balles dimanche matin en plein centre de Marseille par des tireurs armés notamment d'une kalachnikov à la suite d'une altercation en boîte de nuit, une fusillade qui intervient après une série de meurtres cet été dans la ville.
Agés de 21, 24 et 29 ans, ils sont "connus des services de police pour des faits de petite délinquance", selon le procureur de la République Brice Robin. Le plus jeune, touché aux bras et à la cuisse, "a perdu beaucoup de sang" et se trouvait en soins intensifs. Un second blessé, atteint au mollet, devait se faire opérer, et le troisième, dont une balle a éraflé la tête, sortira vraisemblablement de l'hôpital dans la journée.
Altercation dans une boîte de nuit
Les marins-pompiers ont été alertés aux environs de 7 heures pour cette fusillade survenue dans le quartier de l'Opéra. Selon les premiers éléments de l'enquête, à la suite d'une altercation entre deux bandes dans une boîte de nuit, des jeunes sont allés chercher des armes et sont revenus deux heures plus tard, arrosant les lieux de tirs de kalachnikov et de 9 mm.
Au total, 34 douilles, dont 22 de kalachnikov, ont été relevées sur les lieux par les techniciens de la police scientifique et technique, selon des sources proches de l'enquête.
Deux des blessés se sont réfugiés à l'hôtel de police du centre-ville, sur la Canebière. Une dizaine de pompiers et quatre véhicules ont été dépêchés sur les lieux, a précisé un porte-parole du bataillon.
Jeunes masqués
L'enquête a été confiée à la brigade criminelle de la police judiciaire. Sur les images des caméras de vidéosurveillance, des jeunes apparaissent masqués quand ils reviennent pour en découdre, toujours selon les mêmes sources.
Pour le délégué zonal adjoint du syndicat Alliance, David-Olivier Reverdy, "c'est un véritable miracle que le bilan n'ait pas été extrêmement grave vu les calibres utilisés. Une fois de plus, il est démontré que ce ne sont pas seulement les quartiers nord qui sont exposés à la circulation des armes de guerre", a-t-il dit.
"Des victimes collatérales" possibles
Brice Robin, procureur de la République à Marseille, a déclaré que les victimes n'étaient pas forcément des membres du "groupe de six qui est à l'origine du différent". "Ce que l'on craint, c'est qu'il y ait des victimes collatérales". Les tireurs ont "tiré dans le tas, sans considération pour les autres" alors que plusieurs personnes étaient présentes devant la boîte de nuit", a-t-il confié.
Dans le même quartier, un garçon de 18 ans, connu des services de police pour plusieurs délits et vols, avait été mortellement poignardé le 18 août cours Jean-Ballard, près du Vieux-Port.
Des voisins, badauds et touristes se pressaient sur les lieux dimanche.
"Je croyais qu'ils tournaient un film", s'exclamait un cycliste, Georges. "Y en a ras-le-bol, s'ils se tuent entre eux, pas de problème, mais enfin en plein centre-ville, il y a du monde quand même!", pestait Christian qui racontait avoir été réveillé par "une pétarade".