Marseille : un commerçant abattu pour quelques euros

Marseille - -
Il vendait des journaux, des tickets de loto ou des jeux à gratter dans sa petite boutique du 4e arrondissement. Ce commerçant de Marseille qui aurait voulu résister à un braquage est mort de plusieurs coups de couteau vendredi soir. Le tueur n'a finalement dérobé que quelques dizaines d'euros et des jeux de grattage. Un appel à témoins a été lancé par la police samedi pour retrouver le meurtrier. A l'initiative de deux habitantes du quartier, une centaine de personnes se sont rassemblées dimanche et une minute de silence a été observée.
« Je vais passer mon permis de port d’arme »
Les commerçants marseillais, eux, sont toujours sous le choc. Leurs représentants seront reçus par Manuel Valls cette semaine à Paris. Ils attendent beaucoup de cette rencontre car ils en ont « ras-le-bol ». Ils n’en peuvent plus d’attendre une mise en sécurité qui ne vient pas. Certains commencent se laisser gagner par la peur, à l’image de Jean-Marc, buraliste dans la même rue que son collègue assassiné vendredi soir. Il craint tellement pour son commerce qu’il va mettre des caméras de surveillance dans son magasin. « Ça faisait un moment que je me posais la question. Là, je vais le faire c’est indispensable. Je me sens en insécurité totale à regarder qui rentre et qui ne rentre pas…. ». Et d’autres commerçants du quartier imaginent même aller plus loin et pensent à s’armer. « Il y a quelques jours, raconte Joël Jacquet, coiffeur dans la même rue, je me suis inscrit pour passer mon permis de port d’arme. Je me protégerai moi et mon personnel. Et je protègerai même mes clientes. Si un gars vient avec un couteau pour prendre à mes clientes leurs bijoux, je fais quoi ? J’appelle la police ? Ils ne viennent pas. Donc je me défends. Oui c’est radical. Ce dont on a besoin, ce sont des actes que j’attends de voir ».
« Renforcer la mobilité »
A Marseille, où les braquages sont quasi-quotidiens, le nouveau préfet de police, Jean-Paul Bonnetain, s'est dit déterminé à sécuriser la ville. « Il nous faut être présent dans des formes adaptées en tous points de la ville. C’est pourquoi, au-delà des renforts, on travaille sur la mobilité des forces de police, en évitant de faire du statique. Je sais que beaucoup de personnes aimeraient que l’on mette une voiture avec deux policiers 24h/24. Personne n’en aura jamais les moyens. En revanche, de la mobilité pour pouvoir passer souvent et surtout de la proximité, entrer en contact avec la population. J’ai dit aux renforts que je recevais l’autre jour de rentrer dans les commerces, de dire bonjour et de prendre des nouvelles. Il faut améliorer ce contact avec la population ».