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Police-Justice

Marseille: un commandant de police soupçonné de trafic de stupéfiants

Une voiture de police (photo d'illustration)

Une voiture de police (photo d'illustration) - AFP

L'officier de police judiciaire, âgé de 47 ans, appartient à la brigade anti-stups de Marseille. Selon les premiers éléments de l'enquête, il espérait, en vendant ces stupéfiants, solder un crédit automobile.

17 kilos de cannabis: c'est la quantité de drogue découverte dans le véhicule d'un officier de police judiciaire, arrêté vendredi midi près d'Aix-en-Provence après plusieurs semaines d'enquête menée par l'IGPN, l'Inspection générale de la police nationale. Le commandant de police, âgé de 47 ans, est soupçonné d'avoir pris part à un trafic de stupéfiants volés dans des scellés.

Les enquêteurs ont également découvert 35,5 kilos de cannabis dans un autre véhicule personnel du policier, et un peu d'herbe et deux pochons de cocaïne d'un poids total de 37 grammes à son domicile. Des stupéfiants qui proviendraient de saisies douanières relativement récentes, a appris BFMTV.

Un "oubli involontaire" 

Au cours de sa garde à vue, le policier a dit avoir "involontairement dérobé" ces 52,5 kilos de drogue qu'il prétend avoir oubliés, le 9 février, dans son véhicule professionnel lors d'une opération de destruction de drogue dans un incinérateur. En revanche, il a nié le vol de cocaïne, selon le parquet.

Un mandat de dépôt sera requis à l'issue de sa garde à vue mardi prochain contre ce chef de groupe, qui appartient à l'Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants à Marseille.

"Si les policiers se mettent à trafiquer de la drogue, je ne vois pas pourquoi je leur réserverais un sort différent qu'à ceux qui ne sont pas policiers", a indiqué lundi le procureur de Marseille, Brice Robin.

Un "élément phare" de la brigade anti-stups

"Jusque-là, c'était visiblement un mec qui bossait bien, on ne sait pas ce qui a bien pu lui passer par la tête", a indiqué une source proche du dossier à La Provence, qui a révélé l'histoire. "C'était un des éléments phares de la brigade" anti-stups, ajoute un autre policier. 

Le commandant de police avait notamment permis le démantèlement en 2013 du réseau de la cité sensible de La Castellane, qui avait conduit 28 prévenus devant la justice pour trafic de cannabis l'an dernier. 

Les enquêteurs, informés il y a quelques semaines de ce présumé trafic de stupéfiants voués à la destruction, pensent que le commandant s'apprêtait à livrer à un revendeur la drogue qui se trouvait dans son véhicule lorsqu'il a été interpellé. Selon les premiers éléments, le policier espérait, en vendant la drogue, solder un crédit automobile.

"Il s'agit d'un acte isolé d'un individu ayant agi seul et qui ne saurait mettre en cause l'ensemble de son service", a ajouté le procureur.

A. G.