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Police-Justice

Marseille: la spirale de la violence sans limites

Des forces de l'ordre sur les lieux du règlement de compte, mardi 28 janvier, à Marseille.

Des forces de l'ordre sur les lieux du règlement de compte, mardi 28 janvier, à Marseille. - -

Au-delà du nombre de règlements de comptes à Marseille, toujours alarmant, ce sont désormais les conditions dans lesquelles ceux-ci se déroulent qui inquiètent les autorités.

Quatre meurtres ont déjà été recensés à Marseille depuis le 13 janvier. Ce n'est toutefois pas ce chiffre qui inquiète mais plutôt les conditions dans lesquelles se déroulent ces règlements de comptes.

Mardi, un homme de 40 ans a été tué d'une rafale de kalachnikov dans les quartiers Nord de la ville, sous les yeux de son fils de 9 ans. Criblé de balles de l'abdomen à la tête, il est mort sur le coup, tandis que son fils se réfugiait derrière le siège.

Nouvelle génération de bandits marseillais

"On a des actes d'une violence inouïe. J'y vois quand même la marque d'une tension persistante ou grandissante", a estimé mardi soir le préfet de Marseille, Jean-Paul Bonnetain.

Les tensions semblent effectivement si fortes que les tireurs ne s'encombrent plus de détails. Qu'il fasse jour, que l'on soit en plein coeur d'une cité, au pied d'une école, ou encore que l'enfant de la victime soit présent: peu importe, ils tirent une rafale de kalachnikov. Un total de vingt douilles a ainsi été retrouvé sur la scène du crime, mardi. La signature d'une nouvelle génération de bandits marseillais.

"Ce sont des garçons qui n'ont aucune retenue au moment du passage à l'acte. D'autres se poseraient des questions, eux vont tuer et sortent la kalachnikov pour aller tuer à peu près comme d'autres vont promener leur chien", analyse Frédéric Ploquin, journaliste spécialiste du banditisme.

Spirale des représailles

Dans ce contexte sans pitié, chaque règlement de compte en appelle d'autres, c'est la spirale infernale des représailles. "La famille ou d'autres peuvent avoir ce sentiment de vengeance exacerbé par le fait que ce jeune enfant ait été présent lors de ce règlement de compte", estime David-Olivier Reverdy, du syndicat Alliance police Marseille. 

Les auteurs des meurtres sont donc souvent tués à leur tour. Ce qui explique en partie pourquoi seul un crime de ce type sur deux est élucidé par la police.

Brune Daudré et Alexis Pluyette et Sandra Boulanger et Florian Rivais