Marseille : l'avocate retrouvée égorgée a été assassinée

L'entrée de l'immeuble où s'est produit le drame - -
"On avait un doute sur les causes du décès. Maintenant le doute est levé : il s'agit manifestement d'un acte criminel". Jacques Dallest, le procureur de la République de Marseille, a levé une partie du voile sur le mystérieux assassinat de Raymonde Talbot, une avocate marseillaise très appréciée.
C'est en fin d'après-midi vendredi que la victime a été retrouvée par son associé, gisant prostrée dans le bureau de son cabinet, la gorge tranchée, rue Saint-Ferréol, à quelques mètres du Vieux-Port.
Elle a tenté de se défendre
"Elle a reçu de nombreux coups profonds qui peuvent avoir été portés par un couteau ou un cutter. (...) Des coups portés par dessus les vêtements", a indiqué le procureur de Marseille à la presse, précisant que la victime présentait également "des plaies de défense aux mains".
Pour le parquet, les pistes restent pour l'heure "multiples" : "Cela peut être une personne de passage, un client, un débiteur... Toutes les pistes sont possibles".
Une femme très appréciée
En fin d'après-midi vendredi, les enquêteurs de la brigade criminelle de la police judiciaire ont procédé à l'examen des bandes vidéos des cinq caméras de surveillance présentes dans cette rue, très passante, et ont entendu l'associé et la secrétaire de la victime.
La porte du cabinet, situé au 3e étage d'un immeuble, était fermée lorsque le corps de la victime a été découvert. "Est-ce qu'elle était fermée à clef ou juste claquée ?", s'est-on interrogé de source proche du dossier.
Mariée et mère de famille, Me Talbot était originaire de Corse, avec des racines familiales à l'Ile-Rousse (Haute-Corse), selon un de ses amis. Très appréciée de ses confrères et de son voisinage, elle est décrite comme "une femme très gentille, très douce", une avocate du droit civil qui "savait pacifier". Samedi matin, 300 personnes dont de nombreux confrères en robe se sont réunis à la maison des avocats de Marseille pour lui rendre hommage.
Marseille en proie à la violence
Il s'agit de la troisième mort violente en une semaine à Marseille. Vendredi dernier, un gitan de 28 ans avait été tué d'un tir de fusil de chasse par un commando de trois hommes masqués, dans le 13e arrondissement de la ville, lors d'un règlement de comptes. Lundi, c'est un chauffeur de car de 47 ans qui avait été tué par balles dans un bar par un homme au visage dissimulé qui lui a volé sa sacoche.
Depuis 2007, "245 homicides ont été commis à Marseille, dont 75 règlements de comptes", a précisé mardi à l'Assemblée le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls. La cité phocéenne est devenue l'une des priorités du gouvernement en matière de sécurité.