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Police-Justice

Marseille : deux morts dans un nouveau règlement de comptes

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Deux hommes ont été abattus jeudi en fin d'après-midi à Marseille. C'est le 22e règlement de comptes dans la région cette année. Selon une élue de la région, il faut davantage « de prévention et de répression ».

Deux hommes ont été abattus hier en fin d'après-midi dans une rue des quartiers Nord de Marseille par des tueurs en voiture. Les deux victimes sont décédées sur le coup, tandis qu'une troisième personne a réussi à s'enfuir.
Les deux victimes, qui se trouvaient à bord d'une Clio noire de location, sont décédées sur le coup après avoir été touchées par des projectiles de gros calibre, probablement tirés par une Kalachnikov et un pistolet de gros calibre. Un troisième occupant a réussi à sortir du véhicule pour se réfugier dans un appartement voisin. « J’ai entendu des coups de feu, raconte un témoin anonyme. J’ai vu une voiture avec des occupants à son bord malheureusement décédés. Ce sont malheureusement des jeunes, 25 ans maximum. C’est tôt pour mourir, quand même ».

« A Marseille, on tire avant de parler »

D'après les enquêteurs, ce meurtre serait lié à des rivalités entre bandes sur fond de trafic de stupéfiants. Cette attaque porte à 22 le nombre de règlements de comptes dans la région cette année.
Selon José d'Arrigo, grand journaliste marseillais, correspondant pour le Figaro et la Dauphiné Libéré et auteur de "Marseille Mafias", le réglement de comptes est de plus en plus fréquent : « C’est dramatique parce qu’on a l’impression que la vie ne pèse plus rien à Marseille, que ces jeunes n’ont plus, comme jadis, la notion de ce qu’est un règlement de comptes. (...) Moi j’ai connu des voyous pour lesquels le règlement de comptes était le recours ultime. C’est fini, maintenant on ne parle plus, on tire. On sort la kalach’, souvent on ne sait pas ce que c’est, on n’a jamais appuyé sur une détente de sa vie, cependant on va tirer sur un autre homme pour l’abattre. C’est ce problème là aussi à Marseille, on tire avant de parler ».

« Des brigades particulières comme aux Etats-Unis »

Pour Valérie Boyer, députée UMP des Bouches-du-Rhône, adjointe au maire de Marseille, il faudrait une action du gouvernement plus puissante. « Les Zones de sécurité prioritaire (ZSP), c’est un début de réponse, à mon avis ce n’est pas la seule réponse, estime-t-elle. La lutte contre le trafic de drogue, ce n'est pas simplement un problème de police dans les cités. Je pense qu’on ne va pas assez loin, à la fois dans la prévention et la répression, et que la violence et le niveau de l’économie parallèle nécessitent qu’on s’adapte et qu’on ait probablement des brigades particulières comme il en existe aux Etats-Unis pour aller dans les cités et lutter contre les trafics de drogue. »

La Rédaction, avec G.Robelet et A.Perrin