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Police-Justice

Marne: relaxe pour un couple accusé d'avoir hébergé 237 vendangeurs dans des conditions indignes

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- - Image Archives AFP

Une couple d'ouvriers viticoles a été relaxé par le trubunal correctionnel de Châlons-en-Champagne. Ils étaient poursuivi pour avoir recruté puis hébergé, 237 vendangeurs dans des conditions indignes.

Le tribunal correctionnel de Châlons-en-Champagne a relaxé mercredi un couple d'ouvriers viticoles polonais, poursuivis pour avoir recruté puis hébergé 237 vendangeurs de la même nationalité dans des conditions indignes à Fleury-la-Rivière (Marne) en 2014.

Le couple de quadragénaires a été relaxé des chefs de "soumission de plusieurs personnes vulnérables ou dépendantes à des conditions d'hébergement indignes", "d'exécution d'un travail dissimulé" et de "détention de denrée alimentaire, boisson ou produit agricole falsifié". Leur bien immobilier, saisi dans l'attente du jugement, leur est également restitué.

Locaux "surpeuplés', "sanitaires sales", "aération insuffisante"

"L'aspect culturel a dû convaincre les juges, a déclaré à l'AFP leur avocate Me Hania Goutierre, rappelant que le couple "n'a jamais touché un centime" pour recruter ou loger cette main d'oeuvre mais avait agi pour "rendre service".

Le 19 septembre 2014, un contrôle anti-fraude à Fleury-la-Rivière, village viticole au coeur du vignoble champenois, avait révélé que des saisonniers polonais étaient hébergés dans des locaux "surpeuplés", aux "sanitaires sales" et à "l'aération "insuffisante", avait énuméré la présidente du tribunal lors du procès le 18 janvier.

"Je n'ai jamais touché d'argent"

Le ministère public avait requis dix mois de prison avec sursis, insistant sur le fait que le droit français n'était pas "à géométrie variable".

"Il y a des règles en France: il s'agit d'une entreprise de prestations viticoles qui doit faire les mêmes démarches que toutes les entreprises en France", avait souligné la procureure, Cécile Houede, réfutant tout bénévolat et dénonçant une "concurrence déloyale".

"Je n'ai jamais touché d'argent, c'était pour les gens de la famille, pour aider", avait répété le prévenu à la barre. A l'époque des faits le syndicat général des vignerons (SGV) avait condamné "ce type de pratiques inadmissibles et indignes" pour la Champagne, sans toutefois se porter partie civile.

G.D. avec AFP