Manuel Valls installe le Conseil National de la Sécurité Routière

Manuel Valls, ministre de l'Intérieur - -
Le Conseil National de la Sécurité Routière est de retour après 5 ans d’absence. Le ministre de l’Intérieur a exhumé mardi cette instance oubliée depuis 2008. Composé d'associations, d'élus, d'entreprises et d'assureurs, le rôle du CNSR est d'élaborer et d'évaluer la politique des pouvoirs publics en matière de sécurité routière. Il est chargé de formuler au gouvernement des propositions en matière de sécurité routière et de réaliser des contrôles afin d'évaluer les actions mises en place. Ce retour du CNSR a été l'occasion pour le ministre de faire certaines annonces comme la possible interdiction totale de l’usage du téléphone portable au volant, y compris pour le kit mains libres. Il a aussi fixé des objectifs notamment sur le nombre de morts sur les routes.
Moins de 2 000 morts en 2020
L’ambition principale affichée par la ministre de l’Intérieur concerne évidemment la sécurité routière. Manuel Valls n’a pas caché mardi son intention de voir le nombre de morts sur les routes diminuer de manière sensible et passer sous la barre des 2 000 par an. En 2011, 3 963 personnes ont été tuées sur les routes de France. Dans ce contexte, le ministre de l'Intérieur a fixé deux axes de travail pour le Conseil National de la Sécurité Routière (CNSR) :
- la lutte contre les principaux facteurs d'accidents (alcool, vitesse, stupéfiants)
- protéger en priorité les populations les plus exposées (jeunes et usagers des deux-roues)
« Continuer le déploiement des radars fixes et mobiles »
Pour Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, c’est à la vitesse qu’il faut s’attaquer en priorité. « Pour contrôler la vitesse sur l’ensemble du territoire, explique-t-elle sur RMC, il faut continuer, c’est certain, le déploiement des radars, que ce soit les radars fixes, tronçons ou embarqués dans des voitures banalisées ». De son côté, Vincent Julé, président de l’Association victimes et citoyens, c’est l’alcool qu’il faut absolument cibler : « c’est le chantier prioritaire. Il faut multiplier les contrôles. Les éthylotests anti-démarrage obligatoires pourraient aussi être une solution pour limiter la récidive ».
« Où est la continuité de l’Etat »
Si l’idée d’un brassard réfléchissant obligatoire pour les motards est abandonnée, l’obligation d’avoir un éthylotest dans les véhicules, elle, pourrait être maintenue. Mais Manuel Valls qui avait déjà reporté la date d’entrée en vigueur de cette mesure au 1er mars 2013, souhaite désormais une évaluation du dispositif avant de trancher sur la question. « Ce dispositif et sa mise en œuvre posent un certain nombre de questions légitimes, donc il faut l'évaluer (...). Le conseil, présidé par le député Armand Jung, évaluera ce dispositif et après cette évaluation, j'en tirerai les conclusions », a-t-il expliqué.
Les fabricants d’éthylotests sollicités par le gouvernement pour assurer la production sont aujourd’hui dépités, comme Guillaume Neau, le porte-parole de Contralco, leader mondial du secteur, qui a du mal à comprendre cette annonce : « L’Etat nous a demandé des investissements : nous avons investi 3,5 millions d’euros puis, après l’annonce du report du dispositif, 2 millions supplémentaires. L’Etat nous a demandé d’embaucher, nous avons créé 231 emplois. Aujourd’hui c’est l’incompréhension totale. On se dit que tout cela n’a servi à rien et on se demande où est la continuité de l’Etat ».