Manifestations policières: l'ex-DGPN Péchenard alerte sur le "ras-le-bol généralisé" des forces de l'ordre

Invité de BFMTV et RMC, l'ancien directeur général de la Police nationale a parlé de sa "passion" pour son métier et mis en garde l'exécutif contre le "ras-le-bol généralisé" qui couve au sein des forces de l'ordre.

Parole d'expert. Alors que l'ensemble des organisations syndicales de la police ont lancé un appel à manifester ce mercredi à Paris, l'ancien directeur général de la Police nationale (DGPN), Frédéric Péchenard, lance un cri d'alerte sur le moral en berne chez les troupes. Il y a d'ailleurs consacré un ouvrage, Lettre à un jeune flic, dans lequel il décrit le difficile quotidien des forces de l'ordre. 

"J'ai aimé passionnément ce métier, je n'ai pas peur de le dire. (...) Je constate que depuis quelques années, la police - ça a toujours été un métier difficile - ne va pas bien. Et finalement, cette manifestation, c'est un symbole. (...) La dernière manifestation unitaire, c'est (en) 2001", constate ce proche de Nicolas Sarkozy.

"Paupérisation des effectifs"

Selon l'intéressé, cette mobilisation signifie que la profession a atteint un niveau de "ras-le-bol généralisé". Déplorant la "paupérisation de la police nationale", Frédéric Péchenard se dit "impressionné par la pauvreté intellectuelle du débat des politiques, de droite comme de gauche d'ailleurs, sur la sécurité". Et de reprocher à ceux-ci de ne raisonner qu'en termes d'effectifs dans les rangs de la police. 

"Quand j'étais directeur général de la police (2007-2012), la masse salariale, (...) c'était 80% du budget. Il y avait donc 20% du budget pour tout le reste, (...) les voitures, l'équipement, etc. Aujourd'hui il y a eu un glissement, et on est à 90% de masse salariale et 10% seulement pour le reste. Ça veut dire qu'il y a eu une augmentation de la masse salariale et une diminution des moyens. Le ciseau se croise et ça fait paupérisation des effectifs."

Jules Pecnard