Manifestation contre l'A69: une intervention en cours pour évacuer la ZAD des opposants au projet

Un gendarme lors de l'évacuation de la ZAD installée par les opposants au projet d'autoroute A69 entre Toulouse et Castres, le 22 octobre 2023. - Valentine CHAPUIS / AFP
Les forces de l'ordre ont mené une intervention ce dimanche à la mi-journée pour déloger les opposants au projet d'autoroute A69 Toulouse-Castres dans le Tarn et la Haute-Garonne et qui avaient installé samedi une zone à défendre (ZAD). Sept interpellations ont eu lieu, a appris BFMTV de source ministère de l'Intérieur.
Des interpellations en cours
Plusieurs dizaines de gendarmes mobiles en tenue anti-émeutes ont commencé peu avant 13 heures à encercler un groupe de maisons expropriées près du tracé de la future autoroute.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a confirmé des interpellations et a déploré sur X (anciennement Twitter) que "les forces de l’ordre subissent des violences inouïes et inacceptables" pendant l'évacuation de la ZAD.
Le ministre des Transports Clément Beaune a indiqué un peu plus tôt ce dimanche sur France inter qu'une intervention allait avoir lieu "le plus rapidement possible" en collaboration avec le ministre de l'Intérieur et la préfecture.
"Il ne peut pas y avoir de ZAD et il n'y aura pas de ZAD sur l'A69", a-t-il fermement assuré, déplorant une "violation des règles élémentaires de la propriété et de l'espace public".
Samedi en fin d'après-midi, des manifestants ont investi "des maisons de maîtres expropriées par le chantier" sur le lieu-dit de la Crémade pour créer une ZAD (Zone à défendre) baptisée "CremZAD", selon les organisateurs.
Sept interpellations samedi
Sur place, les gendarmes mobiles ont chassé les manifestants du groupe de maisons occupées depuis samedi en fin d'après-midi où ils avaient commencé à se barricader avec des parpaings, pierres, vieux pneus, troncs d'arbre et prévoyaient de tenir une assemblée générale à 13 heures.
Plusieurs milliers d'opposants à l'autoroute A69 Toulouse-Castres ont marché samedi dans le Tarn pour scander "Non au macadam". La préfecture a fait état d'un cortège principal de 2.400 manifestants et de "2.500 individus radicaux et violents", quand les organisateurs ont revendiqué "plus de 10.000" manifestants.
Si, dans le cortège principal, la mobilisation s'est déroulée dans une atmosphère bon enfant durant l'après-midi, un groupe de militants "presque tous cagoulés, vêtus de noir, casqués", selon un communiqué de la préfecture, s'en est détaché avant de se diriger vers la cimenterie Carayon et une entreprise du BTP, Bardou et fils, toutes deux engagées sur le chantier de l'A69, selon le concessionnaire Atosca.
Dans la cimenterie, "un algeco, trois véhicules toupies et un engin de travaux publics" ont été endommagés lors d'un incendie allumé par ces militants, qui ont "dégradé le bâtiment" de l'entreprise Bardou et "arraché ses clôtures, avant d'être repoussés par les forces de l'ordre", selon la préfecture.
Au total, sept interpellations ont eu lieu et les forces de l'ordre ont fait usage de "74 grenades" lacrymogènes, selon la même source.