Loire-Atlantique: les "amants diaboliques" devant la justice

Il avait clamé durant plusieurs mois que sa femme avait mystérieusement disparu. Il se retrouve ce jeudi sur le banc de la cour d'assises de Loire-Atlantique, avec sa maîtresse, pour répondre des accusations de meurtre.
Didier Barbot, 42 ans, et Stéphanie Livet, une ancienne aide-soignante de 40 ans, sont accusés d'avoir tendu un guet-apens à Anne Barbot dans le garage de son habitation à Vritz, dans la nuit du 15 au 16 mars 2013, avant de la frapper à la tête avec une bûche, et de l'étrangler. Ils auraient ensuite transporté son corps dans le coffre d'une voiture, incendiée ensuite en forêt de Saint-Michel-et-Chanveaux, à environ 15 km du lieu où elle est morte.
Avant la découverte des restes du corps de la victime dans la voiture calcinée, une dizaine de jours plus tard, Didier Barbot avait pris la tête des recherches pour retrouver son épouse, surnommée la "disparue de Vritz", collant des affiches avec sa photo et mobilisant le bourg de 700 habitants lors de plusieurs marches blanches.
Ils se rejettent mutuellement la responsabilité
Les "amants diaboliques", qui entretenaient une relation extra-conjugale depuis fin 2010, étaient passés aux aveux huit mois plus tard, en novembre 2013, au terme d'une longue enquête qui avait notamment mis au jour des éléments compromettants dans les échanges de SMS entre les deux accusés. Aujourd'hui, ils se rejettent mutuellement la responsabilité du crime.
Des proches et des anciens collègues d'Anne Barbot, caissière dans un supermarché, étaient présents à l'ouverture du procès, une photo de la victime en forme de médaillon collée sur le coeur. "Aujourd'hui, la famille est toujours effondrée. Elle demeure meurtrie par la trahison de Didier Barbot. (...) On attend de sa part une forme de sincérité, qu'il n'a jamais montrée", a déclaré avant le début de l'audience Louis-René Penneau, qui défend la mère, l'une des soeurs, le beau-frère et les neveux et nièces d'Anne Barbot.
Le procès doit durer sept jours. Parmi les parties civiles se trouvent la famille de la victime, mais aussi les proches de Didier Barbot, qui le qualifient de "manipulateur", selon Me Penneau. Les accusés encourent la réclusion criminelle à perpétuité. Le verdict est attendu le 22 janvier.