Loi Travail: les permanences PS sous haute tension

C'est dans une atmosphère électrique que l'Assemblée nationale débat ce jeudi après-midi d'une motion de censure de la droite contre le recours à l'article 49.3 par le gouvernement. Une ambiance qui pèse beaucoup sur les différentes fédérations PS du territoire, désormais la cible des contestataires de la loi Travail.
Vitres cassées, façades taguées...
Ainsi, la permanence du député PS Laurent Grandguillaume à Dijon a-t-elle été dégradée, dans la nuit de mardi à mercredi, en marge d'une manifestation contre le recours à l'article 49.3 de la Constitution. La vitre a été brisée et la façade taguée, selon une source policière. Jugeant que cela visait à "intimider", l'élu socialiste a écrit sur sa page Facebook que cette "violence est au service de l'antiparlementarisme qui nourrit le fascisme, mais certainement pas au nom de la justice".
Au premier jour du débat sur le projet de loi controversé, la présidente de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée, Catherine Lemorton (PS), a quant à elle dénoncé dans l'hémicycle des "méthodes d'intimidation" employées, selon elle, par des opposants au texte contre deux de ses collaborateurs, mardi matin dans sa permanence de Haute-Garonne.
Elle avait ensuite affirmé par SMS à l'AFP que cette action avait été menée par "des militants Sud et CGT, ainsi que certains représentants lycéens", et ajouté qu'une plainte contre X avait été déposée.
Le local du PS au Havre a aussi été saccagé jeudi, selon la préfecture, au passage d'une manifestation contre la loi travail qui a rassemblé 1.600 personnes selon la police, 2.500 selon les syndicats. La porte d'entrée du local a été défoncée, une dizaine de personnes sont entrées, de nombreuses vitres à l'intérieur ont été cassées, plusieurs tables renversées et des armoires vidées. Le petit groupe a été délogé par les forces de l'ordre avec des gaz lacrymogènes.
"Ecoeuré", a réagi sur Twitter Matthieu Brasse, secrétaire de la section socialiste du Havre et conseiller municipal, en diffusant un film montrant les dégâts.
Le journal Le Parisien fait également état également de tags "Valls on te pendra" sur les façades du bâtiment PS de Rouen et précise aussi que le local de Caen a été saccagé mardi dernier.
Bartolone condamne ces actes
Le président de l'Assemblée nationale, le socialiste Claude Bartolone, a condamné hier ces "actes inacceptables", en appelant à ce qu'ils cessent, dans un communiqué.
Il est écrit que ces actes "doivent à présent cesser", arguant qu'"au-delà de son appartenance politique, s'attaquer à un député, c'est s'attaquer à la démocratie tout entière". "En république, la violence ne saurait être un moyen d'expression", conclut son communiqué.