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Police-Justice

Lille: la Ville demande l'évacuation d'un camp de Roms après des aggressions

Un camp Rom démantelé en 2013 à Lille-Sud.

Un camp Rom démantelé en 2013 à Lille-Sud. - BFMTV

Lille a demandé ce samedi à la préfecture du Nord l'évacuation du camp Rom de la Poterne situé a proximité de la citadelle de Lille où ont eu lieu une série d'agressions.

La Ville de Lille l'a annoncé ce samedi sur les réseaux sociaux: en accord avec la ville voisine de Saint-André, après les récentes agressions à la Citadelle, elle demande l'évacuation du camp Rom de la Poterne, situé à cheval sur les deux communes.

"La Ville demande systématiquement l'évacuation des terrains lorsque les conditions d'hygiène, d'insalubrité ou de sécurité nuisent aux riverains ou aux occupants eux-mêmes" rappelle la municipalité sur son site.

Une course organisée après une agression sexuelle

Cette décision s'est faite à la suite d'une série d'agressions survenues ces derniers jours le long de Deûle, comme le rapporte France 3 régions. Une joggeuse, victime d'une tentative de vol et d'agression sexuelle de la part de six ou sept adolescents roms le 12 février dernier, a témoigné dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

"Ils m'ont touché les parties intimes et m'ont demandé de leur faire un câlin, de les embrasser, ils m'ont serrée dans leurs bras. Un des jeunes a descendu mon collant de course à pied", raconte la jeune fille de 22 ans. Un comité de soutien a organisé une course dimanche 26 février à la Citadelle de Lille pour dénoncer cette attaque.

Ce n'est pas la seule agression qui a eu lieu dans le secteur. Le 14 février, une adolescente de 17 ans, qui faisait du vélo le long de la Deûle, a été prise à partie, par deux enfants Roms qui voulaient s'emparer de son téléphone portable, selon La Voix Nord.

Le journal rapporte également que mercredi dernier, deux enfants âgés de 12 et 13 ans ont été interpellés en flagrant délit de tentative de vol de portable, sur une promeneuse à vélo d'une cinquantaine d'années, au même endroit. Les deux mineurs ont été interpellés le jour même dans le camp Rom du quartier Saint-André.

Un travail pour scolariser les enfants de ces bidonvilles

En mai 2015, le maire UDI de la commune, Olivier Henno, avait déjà demandé l'évacuation de ce camp Rom. Le préfet Michel Lalande lui a répondu un an plus tard que ce n'était pas "envisagé", faute d'une "solution de réimplantation" explique France 3 régions

Le collectif solidarité Roms de Lille-Métropole a déploré dans une lettre ouverte adressée au préfet ces "agressions", tout en alertant sur "la misère et les conditions de vie désastreuses des habitants des bidonvilles comme première cause de comportements délictueux". Le collectif Solidarité rappelle également qu’il mène un important travail pour tenter de scolariser les enfants de ces bidonvilles.

M.P