BFMTV
Police-Justice

Libéré après avoir donné des coups fatals à sa femme

BFMTV

Un homme, qui a indiqué avoir accidentellement tué sa femme vendredi en Dordogne et a été mis en examen pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, a été remis en liberté sous contrôle judiciaire, a-t-on appris mercredi auprès du parquet qui a décidé de faire appel.

L'homme a reconnu les faits et a lui-même prévenu les secours à l'issue d'un échange de coups ayant provoqué la mort de cette mère de 48 ans dans une banlieue cossue de Périgueux d'où elle était originaire. Il a été libéré lundi sur décision du juge des libertés et de la détention (JLD). "Le parquet a interjeté appel de la décision", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République de Périgueux, Yves Squercioni.

Une remise en liberté très rare

Il est rare qu'une personne soupçonnée d'en avoir tué une autre soit ainsi laissée libre. Mais le JLD, appliquant sans doute strictement l'article 144 du code de procédure pénale, semble avoir considéré qu'il n'y avait pas de risque en laissant l'homme en liberté, de perte de preuves, ou de pression sur les témoins, ou concertation frauduleuse avec des complices, ou renouvellement de l'infraction, ou de disparition dans la nature du mis en examen, qui occupe un emploi stable à Bordeaux où résidait la famille.

Pas de risque de trouble à l'ordre public

Il semble avoir considéré aussi, toujours en vertu de cet article, qu'il n'y avait pas de risque encouru par le mis en examen dont une détention provisoire le protégerait, ni de "trouble exceptionnel et persistant à l'ordre public" provoqué par cette affaire. Le code de procédure pénale précise que "ce trouble ne peut résulter du seul retentissement médiatique de l'affaire".

"Une dispute qui a mal tourné"

"C'est une dispute qui a mal tourné et se termine en accident dramatique", a estimé l'avocat du mis en examen, Me Dominique Bertran, pour qui son client "est aujourd'hui un homme effondré".

Pour la présidente de l'association Femmes solidaires en Dordogne, Pascale Martin, au contraire "cette affaire manque de fermeté". "C'est inadmissible", a-t-elle estimé.