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Police-Justice

Levallois-Perret: les militaires régulièrement pris pour cible depuis 2015

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- - En février dernier, un homme avait attaqué à la machette des militaires au Louvre.

Six militaires ont été blessés mercredi matin à Levallois-Perret, dans les Hauts-de-Seine, après avoir été renversés par un véhicule. Un acte "a priori volontaire", selon la préfecture de police. La section antiterroriste s'est saisie de l'enquête.

"Ils sont désormais plus des cibles que des repoussoirs", estime Alain Rodier, directeur adjoint du Centre français de recherche sur le renseignement. Les militaires français ont été une nouvelle fois visés ce mercredi. Six hommes de l'opération Sentinelle ont été blessés à Levallois-Perret, dans les Hauts-de-Seine, après avoir été renversés par un véhicule, une BMW noire, activement recherchée par les enquêteurs.

Si la prudence reste de mise quant aux motivations du conducteur, la préfecture des Hauts-de-Seine parle désormais d'acte "a priori volontaire". Le maire de Levallois-Perret assure que la voiture était "pré-positionnée" en attendant que les militaires sortent de leur casernement, situé à deux pas de la mairie de la ville mais aussi des locaux de la DGSI et de la SDAT, les services antiterroristes français.

L'hypothèse terroriste semble se confirmer alors que la section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisi des faits et ouvre une enquête en flagrance des chefs de "tentative d'assassinats sur personnes dépositaires de l'autorité publique en lien avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle. Il s'agit donc de la cinquième attaque contre des militaires de l'opération Sentinelle depuis 2015.

"Je suis là pour mourir par Allah"

La dernière en date remonte à il y a quelques mois. Le 18 mars dernier, un homme de 39 ans est abattu au terminal Sud de l'aéroport d'Orly. Il avait pris en otage une militaire de l'opération Sentinelle après un corps-à-corps de quelques minutes au cours duquel il avait réussi à s'emparer de son fusil. Sous l'emprise d'alcool et de stupéfiant, Ziyed Ben Belgacem, connu pour des faits de droits communs, avait déclaré: "Posez vos armes, mains en l'air, je suis là pour mourir par Allah."

Le 3 février, c'est un Egyptien de 29 ans, venu de Dubaï, qui s'en était pris à des militaires qui patrouillaient au Carrousel du Louvre, à Paris. Porteur de deux valises, il s'était ensuite jeté sur les forces de l'ordre en brandissant une machette. Il a également scandé "Allahou akbar". Alors qu'un des militaires avait été blessé, l'homme avait été neutralisé par des tirs de ripostes.

La menace terroriste est très élevée sur le sol français depuis l'attentat contre Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher. Le 1er janvier 2016, un homme avait foncé avec son véhicule sur quatre militaires de l'opération Sentinelle en faction devant la mosquée de Valence, dans la Drôme. Connu des services de renseignement, l'assaillant avait été blessé par les tirs de militaire. Il a été mis en examen pour "tentative d'homicide sur personnes dépositaires de l'autorité publique".

Les policiers visés aussi

Depuis 2015, 10.000 militaires sont déployés sur le sol français pour surveiller 1.500 sites. Jusqu'à la fin de l'année 2016, ils opéraient des gardes statiques devant des lieux sensibles. Une situation qui en faisait une cible facile. C'était le cas le 3 février 2015. Trois militaires en faction devant un centre communautaire juif ont été agressés par un homme avec un couteau. Durant sa garde à vue, il avait exprimé sa haine de la France, de la police, des militaires et des juifs. Il a été mis en examen pour "tentative d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste".

Plus largement, les actes terroristes visent les forces de l'ordre. Le 19 juin dernier, un homme, fiché S, a percuté avec une voiture, pleine de bonbonnes de gaz et d'armes, un fourgon de la gendarmerie mobile sur l'avenue des Champs-Élysées, sans faire de victime. La célèbre avenue avait déjà été endeuillée le 20 avril. Xavier Jugelé, un policier de la 32e compagnie d’intervention de la direction de l’ordre public et de la circulation de la préfecture de police de Paris, a été tué d'une balle dans la tête par un homme qui a été tué par des tirs de riposte. L'Etat islamique a revendiqué l'attaque. L'an dernier, la police était meurtrie après le double assassinat de Magnanville. Le 13 juin 2016, Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider, était assassiné à leur domicile par un homme qui avait prêté allégeance à Daesh.

Justine Chevalier