Les syndicats des CRS en colère reçus au ministère

PARIS (Reuters) - Les syndicats de policiers ont été reçus lundi en fin de journée par la direction de la police nationale sur la situation des CRS, qui mènent un mouvement inédit pour protester contre les réductions d'effectifs.
Ces policiers multiplient depuis plusieurs jours les arrêts-maladie ou refusent de verbaliser des automobilistes pour s'opposer au projet de fermeture de Compagnies républicaines de sécurité (CRS), en particulier à Marseille et à Lyon.
Les effectifs de plusieurs compagnies de CRS, qui n'ont pas le droit de grève, ont refusé dimanche le plateau-repas qui leur était présenté, une forme de grève de la faim.
C'est la dernière méthode en date pour exprimer une protestation de plus en vive dans la police contre des mesures imputées aux économies budgétaires générales de l'Etat.
Les syndicats de police craignent la suppression, à terme, de 25 des 61 compagnies françaises, ainsi que celle de 7 compagnies de gendarmes mobiles.
Plusieurs élus UMP, dont le député Lionnel Luca, ont appelé le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, à ouvrir le dialogue pour que cette réorganisation se passe sans traumatisme pour les personnels et leurs familles.
Benoît Hamon, porte-parole du Parti socialiste, a demandé pour sa part un moratoire sur les suppressions de postes dans la police comme dans la gendarmerie.
"On leur demande d'en faire toujours plus mais en même temps les moyens sont toujours moins importants. C'est ce qui explique sans doute ce mouvement tout à fait inédit qui met en lumière le malaise très profond qui existe dans la fonction publique en général", a-t-il dit lors d'un point de presse.
Interrogé par Europe 1, le ministère de l'Intérieur a affirmé que seules deux compagnies seraient fermées, conformément aux annonces de Brice Hortefeux et qu'aucune décision n'avait été prise pour l'instant.
Selon les syndicats, les décisions seront rendues publiques le 7 février.
Sur le terrain, la contestation se poursuit.
"Actuellement en mission dans la région parisienne, les CRS de la compagnie 54, basée à Marseille, observent une grève de la faim depuis samedi" a dit le délégué régional CRS du syndicat Unité-SGP-Police, Raymond Vasquez.
A Lyon, 90 CRS de Sainte-Foy-les-Lyon, soit 70% des effectifs de la compagnie, avaient été les premiers à manifester mercredi leur colère en se plaçant tous en arrêts de maladie.
Le mouvement a depuis fait tache d'huile. La quasi-totalité de la CRS 58 basée à Perpignan, qui devait samedi renforcer la sécurité autour du match de football entre Arles-Avignon et le Paris Saint-Germain, s'est absentée avec les mêmes motifs.
Gérard Bon, édité par Yves Clarisse