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Police-Justice

Les "putschistes" du Cercle Wagram fixés leur sort

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Situé près des Champs-Elysées, le Wagram est soupçonné d'avoir servi au détournement de plusieurs centaines de milliers d'euros issus des activités du banditisme corse.

Le tribunal correctionnel de Paris rend vendredi son délibéré à l'encontre des dix prévenus au procès du cercle de jeux Wagram accusés d'avoir mené un "putsch" pour récupérer la gestion de cet établissement convoité par plusieurs bandes corses rivales.

Situé près des Champs-Elysées, le Wagram est soupçonné d'avoir servi au détournement de plusieurs centaines de milliers d'euros issus des activités du banditisme corse.

C'est pour avoir voulu mettre la main sur cette profitable entreprise que neuf hommes et une femme ont été jugés du 5 au 21 décembre. Ils encourent jusqu'à sept ans de prison pour extorsion de fonds et cinq ans pour association de malfaiteurs. Le jugement sera rendu à 13h30.

Pour l'accusation, il s'agit des protagonistes d'un "putsch" qui a consisté à effectuer une descente dans les bureaux du Wagram, le 19 juin 2011, pour en chasser les dirigeants, sans violence mais avec des arguments suffisamment convaincants pour que l'équipe en place abandonne les lieux en moins d'une heure.

Bandes corses

Le Cercle Wagram étaient selon les enquêteurs au coeur d'un affrontement entre bandes corses rivales issues des déchirements du gang bastiais de la Brise de mer.

Contrôlé par Angelo Guazelli depuis la mort violente de son frère Francis en 2009, il serait passé sous le contrôle d'un "parrain" concurrent, Jean-Luc Germani, après le putsch.

Germani, également poursuivi pour l'assassinat en 2008 de Jean-Claude Colonna, cousin de l'ancien "parrain" du sud de l'île "Jean-Jé" Colonna, mort en 2006, était l'un des trois prévenus en fuite, jugés en leur absence.

C'est contre lui que la condamnation la plus lourde a été réclamée: sept ans de prison. Six ans ont été requis contre quatre "hommes de main" présumés de Germani, dont deux sont en fuite.

Mafiosa

Aux yeux de l'accusation, les intérêts de ces voyous ont convergé avec le désir de revanche de plusieurs employés ou anciens employés du Wagram avec lesquels ils auraient formé une "alliance" pour reprendre pied dans l'établissement.

Contre le "cercle" des employés, le parquet a requis des peines allant de 18 mois de prison avec sursis à cinq ans ferme. Dix-huit mois de prison avec sursis ont été requis contre Fréderic Graziani, acteur de la série de Canal+ "Mafiosa" qui a travaillé quelques mois au Wagram.