Les puces de Clignancourt sous tension après la mort d'un homme

Les puces de Clignancourt étaient sous haute surveillance dimanche après le drame. - -
Au coeur du marché aux puces de Clignancourt, à quelques encablures du périphérique parisien, un homme d'une trentaine d'années a été tué d'un coup de couteau dimanche après-midi lors d'une bagarre.
La victime et son agresseur, deux vendeurs à la sauvette, venaient de se disputer un client. L'un d'eux a alors sorti un couteau et frappé son adversaire à la gorge. Un coup mortel qui ne surprend malheureusement pas les commerçants du quartier. "C'était prévisible, cela fait dix ans que l'on se bat contre les vendeurs à la sauvette. Nous alertons les services de l'Etat, mais il ne s'est jamais rien passé", regrette, amer, l'un d'eux.
Depuis quelques années, les abords des puces sont en effet le terrain de chasse d’un réseau très structuré de vendeurs à la sauvette, qui écoulent des produits de contrefaçon en provenance du Maroc. Le marché est juteux, car Clignancourt attire près de six millions de visiteurs par an.
La peur de la police a disparu
Mais les tensions sont nombreuses: les commerçants traditionnels accusent ces vendeurs de détourner leur clientèle, et eux-mêmes s’affrontent pour chaque client, chaque mètre carré, en venant régulièrement aux mains.
"C'est quotidien, et plus en ce moment que cela ne l'a jamais été", estime Rocco Contento, du syndicat Unité SGP-Police Paris. "Les vendeurs à la sauvette que l'on a connu il y a quinze ans, et qui s'enfuyaient en courant dès qu'ils voyaient un policier ont disparu. Aujourd'hui, des collègues se retrouvent parfois encerclés, pris à parti, molestés par ces vendeurs qui n'ont plus peur." L’ensemble de l’argent généré par les Puces de Clignancourt est estimé par les policiers à 14 millions d’euros par an.