Les pompiers proposent d'abandonner le 18 au profit de l'unique 112

Véhicules des sapeurs-pompiers de Paris. (illustration) - Evan Bench – flickr - CC
L'appel d'urgence du 18 va-t-il disparaître? Les pompiers réunis en congrès à Agen jusqu'à samedi préconisent l'abandon définitif de ce numéro au profit du 112, numéro européen et centralisé, valable pour toutes les urgences. Les pompiers auront tout le temps pour continuer à débattre de cette proposition puisque, de mercredi à samedi, la "Perle du midi" accueille "la plus grande caserne de France", avec 30.000 visiteurs, 300 exposants et plus de 2.000 sapeurs-pompiers professionnels et volontaires.
Abandonner le 18 pour faire des économies
Outre la dynamique "métier" portée par ce congrès, centrée sur la réalité du terrain et les nouveaux matériels, les professionnels auront aussi à coeur d'évoquer de nombreux motifs d'inquiétude alors que, depuis dix ans, près de 1.000 casernes ont fermé leurs portes. Pour rationaliser leur mission et réaliser les économies demandées sans devoir fermer de nouveaux sites, les pompiers proposent donc d'abandonner leur numéro fétiche, le 18. Et d'en finir avec le 17 (police) et le 15 (Samu). "Nous faisons une proposition. Puisqu'il faut faire des économies, les sapeurs-pompiers de France sont prêts à faire bouger les lignes avec la mise en place d'un numéro unique", a déclaré Éric Faure, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF).
A l'heure actuelle, les pompiers gèrent une centaine de centres de réception du 18 (un par département) auxquels il faut ajouter les quelque 400 centres gérés par la police, la gendarmerie et le Samu dans toute la France, avec des doublons. "Nous n'avons plus les moyens de gérer tous ces centres", tranche Éric Faure.
Une expérimentation de centres communs en janvier
Le dirigeant qui va être réélu pour trois ans à la tête de sa fédération au cours du congrès, propose la mise en place d'une dizaine ou d'une vingtaine de grands centres communs, organisé en fonction des bassins de population. Avec un numéro unique: le 112, numéro d'appel d'urgence européen qui existe déjà et qui se superpose actuellement aux autres numéros d'urgence. "Ce sera aussi l'occasion de mettre en place la géolocalisation pour savoir d'où les gens nous appellent", note-t-il. Des dispatcheurs auraient pour mission d'orienter les appels vers un policier, un pompier ou le Samu.
Dès janvier, les pompiers de Paris et la police vont expérimenter une mise en commun de leurs centres de réception. Un forum d'actualité sera dédié à cette proposition au cours du congrès d'Agen qui sera clôturé samedi par Bernard Cazeneuve. Le ministre de l'Intérieur a déjà annoncé son intention de tirer un premier bilan du plan de 25 mesures annoncé par François Hollande il y a deux ans pour relancer le volontariat en France.