Les parents de Naomi Musenga veulent que "justice soit faite" pour leur fille "aimée de tous"

La sœur et les parents de Naomi Musenga lors d'une conférence de presse jeudi 10 mai 2018 - BFMTV
Les parents de Naomi Musenga, morte à l'hôpital de Strasbourg fin décembre après un appel pris à la légère par le Samu, ont demandé ce jeudi que "justice soit faite" pour leur fille "aimée de tous", lors d'une conférence de presse.
"Que justice soit faite, c'est cela notre première préoccupation pour cette enfant qui était aimée de tous", a déclaré son père Mukole Musenga, estimant avoir été "baladé" à propos des circonstances de la mort de sa fille, morte à 22 ans.
"La responsabilité" de ce drame "est un ensemble"
L'écoute de la conversation entre Naomi Musenga et l'opératrice du Samu est "un enregistrement qui nous foudroie", a souligné la mère de la jeune fille, Bablyne Musenga. Selon elle, "la responsabilité" de ce drame "est un ensemble" et concerne le "directeur (des Hôpitaux universitaires de Strasbourg, NDLR), tout le monde".
"Qu'est-ce qui a tué ma fille? Nous n'avons pas de réponse à ça", a-t-elle déploré se demandant pourquoi les opératrices du Samu et des pompiers qui avaient pris l'appel de sa fille et s'en étaient moquées le 29 décembre "ont fait ça" et n'ont pas répondu à sa détresse.
Selon elle, la jeune mère de famille n'avait pas d'"antécédents médicaux" et "parlait à son papa la veille" de son décès, envoyant encore un post sur sa page Facebook à 32 heures "pour soutenir une cause", sans exprimer "de souffrance".
"Pourquoi l'appel de ma fille n'a pas eu de réponse? Pourquoi on n'a pas répondu à son appel et pourquoi l'autopsie n'a pas été faite à temps? Pourquoi on a laissé le corps de ma fille en putréfaction?", a renchéri Mukole Musenga, sans vouloir "stigmatiser" l'ensemble du personnel médical.
Le rapport d'autopsie précisait que celle-ci avait été effectuée 112 heures après le décès.
Une "main tendue"
La famille a également remercié "la presse et les réseaux sociaux" sans lesquels "cette histoire" n'aurait pas été mise sur la place publique.
"Les réseaux, les médias et tout cela aujourd'hui c'est comme une main qui nous est tendue et ça nous a vraiment aidé de savoir que nous ne sommes pas seuls et que quelqu'un a tendu l'oreille à notre douleur parce qu'on était dans le vague, et on l'est toujours", a souligné la mère de Naomi Musenga.
Mercredi, l'opératrice qui avait pris l'appel de Naomi Musenga en décembre dernier a été suspendue à titre conservatoire par la direction des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg. De son côté, le parquet de Strasbourg a annoncé l'ouverture d'une enquête préliminaire pour faire la lumière sur cette affaire.