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Police-Justice

Les infractions liées à la drogue ont été multipliées par six en 20 ans

(Photo d'illustration)

(Photo d'illustration) - Pablo Porciuncula - AFP

D'après les chiffres des forces de l'ordre, les affaires de "stups" ont explosé entre 1990 et 2010 en France.

De 14.000 affaires enregistrées par la police ou la gendarmerie en 1990, on est passé à 100.000 en 2010. Le nombre d'affaires d'infraction à la législation sur les stupéfiants (ILS) traitées par les forces de l'ordre a explosé. 

Les hommes constituent une très large majorité des personnes interpellées, selon une étude de l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) publiée ce jeudi. Basée sur des données inédites de l'Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtris), entre 1990 et 2010, elle souligne que le nombre d'affaires "liées à une ILS a été multiplié par près de six".

"Cela reflète pour partie l’augmentation de la consommation, notamment celle de cannabis. Mais c’est aussi la conséquence de l’implication accrue des forces de l’ordre (police, gendarmerie et douanes) dans la lutte contre l’usage et le trafic depuis vingt ans", explique le chef de l'ONDRP, Christophe Soullez, interrogé par Le Parisien.

Le cannabis, produit le plus saisi

La part des affaires qui relèvent du simple usage - sans trafic - représente cependant entre 70% et 90%, selon cette même étude, et le cannabis "est le produit stupéfiant le plus fréquemment saisi" quelle que soit la qualification de l'affaire. Si "le cannabis est largement présent parmi l'ensemble des interpellés pour trafic local", pointe aussi l'étude, "au cours des années 2000", quand il s'agit de trafic international, la cocaïne est "prépondérante".

Le trafic à l'échelle locale constitue "entre 75% et 80% des affaires" sur l'ensemble de la période, selon l'ONDRP qui relève qu'"à partir des années 2000", la cocaïne a concerné, elle, plus de la moitié des affaires de trafic international. C'est "parmi les affaires d'usage simple que le nombre moyen d'interpellés est le plus faible" et "celles de trafic local qu'il est le plus élevé", observe encore l'étude. 

Surtout des hommes, et des Français

Les hommes constituent une très large majorité de ces interpellés, quelle que soit la qualification de l'infraction, avec plus de 90%. Les femmes "sont un peu plus représentées dans les affaires de trafic international", précise le texte. Les interpellés sont en majorité de nationalité française à l'exception des affaires de trafic international où la part des étrangers atteint plus de 5% sur l'ensemble de la même période.

"La part des mineurs est faible voire marginale", remarque à cet égard l'ONDRP.

Autre particularité: près de 7 interpellés sur 10 ne l'ont été qu'une seule fois au cours de la période observée.
A. D. avec AFP