Le rappeur Koba LaD jugé pour homicide involontaire après la mort de son styliste

Koba LaD pendant une interview avec BFMTV en novembre 2020 - BFMTV
Une nouvelle ligne au casier judiciaire de Koba LaD? Le rappeur de 25 ans doit comparaître devant le tribunal correctionnel de Créteil (Val-de-Marne) ce mercredi 25 juin. On lui reproche d'avoir causé la mort de son styliste, William, dans un accident de voiture en septembre dernier.
Le 10 septembre 2024 au soir, l'artiste prend la route avec son ami et un troisième passager après une session dans un studio d'enregistrement. Il roule à une vitesse élevée au volant d'une berline sportive de luxe lorsqu'il percute un poids-lourd stationnant à l'arrêt sur une bretelle de sortie d'autoroute, dans le Val-de-Marne.
Koba LaD, de son vrai nom Marcel Loutarila, s'en sort légèrement blessé, tout comme une autre jeune femme, la petite amie du styliste, installée à l'arrière du véhicule. En revanche, le styliste, assis à l'avant côté passager, meurt dans l'accident de voiture.
Conduite sous l'emprise de stupéfiants
Mis en examen pour "homicide involontaire aggravé", le rappeur âgé de 25 ans est alors placé en détention provisoire. Ses avocats demandent à ce que leur client soit placé sous contrôle judiciaire dans l'attente de sa comparution devant un tribunal correctionnel. Requête rejetée en janvier par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris, qui estime qu'il existe un risque de récidive.
Une analyse toxicologique réalisée après l'accident révèle que le rappeur conduisait sous l'emprise de stupéfiants, et qu'il roulait à 100 km/h sur une portion limitée à 40 km/h. Un rapport que la défense du rappeur conteste.
Selon son avocat, qui a répondu à l'AFP en janvier dernier, Koba LaD assure qu'il n'avait "pas consommé de stupéfiants depuis neuf jours" au moment des faits.
"Nous avons confié à un expert le soin d'examiner ces résultats, qui nous a répondu que les deux réponses étaient possibles, il peut aussi bien avoir consommé quelque temps avant que de façon très importante neuf à dix jours avant", a déclaré Me Arthur Vercken. "Marcel Loutarila était dans son état normal quand il a pris le volant."
"Il n'a pas l'air de réaliser"
Pour les parties civiles, l'artiste aux trois disques de platine a au contraire "délibérément choisi de prendre des risques inconsidérés sur la route", indiquait en janvier l'avocate de la famille de la victime, Me Cécile Jabaly, au Parisien.
Incarcéré à Fleury-Mérogis (Essonne), Koba LaD avait créé la polémique en novembre dernier après la diffusion d'une vidéo filmée à l'aide d'un téléphone portable, dans laquelle il semblait se vanter de ses conditions de détention.
"Quand je vois qu'il fait des posts Snapchat en cellule où il assure que tout va bien pour lui, (...), je me pose vraiment des questions sur lui. Il n'a pas l'air de réaliser ce qu'il a fait", regrette, toujours auprès de nos confrères, le frère de la victime.
L'artiste avait par la suite minimisé son geste en déclarant avoit tourné cette vidéo seulement pour l'envoyer à son frère, non pour qu'elle finisse sur les réseaux sociaux.
Un casier judiciaire déjà lourd
Après avoir connu une ascension fulgurante, Koba LaD accumule depuis quelque temps les démêlés avec la justice. En 2020, il avait déjà été condamné à trois mois de prison avec sursis pour un autre accident de voiture, à Marseille.
En 2022, c'est pour des violences commises à l'encontre de son manager qu'il est condamné à 15 mois d'emprisonnement, à Melun (Seine-et-Marne), puis à un an de prison ferme en septembre 2024 pour des violences en boîte de nuit à Paris.
Plus récemment, c'est une affaire d'un tout autre genre que le nom du rappeur a ressurgi: la justice le soupçonne d'avoir joué un rôle dans l'évasion meurtrière du narcotrafiquant Mohamed Amra, en mai 2024 dans l'Eure. Dans ce dossier, Koba LaD a été mis en examen pour "association de malfaiteurs en vue de commettre un délit" et placé sous contrôle judiciaire.