Le policier ayant tué Nahel devant la justice pour contester son placement en détention provisoire

Florian M. le policier qui a tué Nahel le 27 juin à Nanterre lors d'un contrôle routier, a été placé en détention provisoire. Lui et son avocat contestent cette décision devant la cour d'appel de Versailles.

Neuf jours après la mort de Nahel, le policier ayant tué l'adolescent à Nanterre lors d'un contrôle va être fixé (provisoirement) sur son sort. Mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire depuis la fin de sa garde à vue le 29 juin, le fonctionnaire fait appel de son placement en détention provisoire.

Une audience à la chambre de l’instruction se tiendra ce jeudi à la cour d'appel de Versailles, dans les Yvelines.

"Il comprend qu'il sert de fusible"

Sur le plateau de BFMTV le 29 juin, l'avocat du policier, Maître Laurent-Franck Lienard, avait annoncé que lui et son client allaient contester le placement en détention provisoire.

"Il comprend qu'il sert de fusible et qu'il sert à calmer les émeutiers (...) ce soir il dort en prison comme le dernier des délinquants", avait dénoncé l'avocat.

Placé en garde à vue mardi dernier après avoir fait usage de son arme lors d'un contrôle routier sur un véhicule conduit par un jeune homme de 17 ans, le policer de 38 ans a été entendu par les enquêteurs de l'IGPN chargés des investigations.

Version contre version

Florian M. a justifié son geste par de la légitime défense, indiquant aux enquêteurs qu'il avait eu "peur que quelqu'un d'autre ne soit renversé". Il a eu la "crainte d'être percuté" et peur que son collègue ne "soit blessé", a précisé le procureur de la République de Nanterre.

Mais la vidéo du drame et le témoignage du deuxième passager qui se trouvaient dans la voiture soulèvent plusieurs questions.

"Nous étions en train de rouler quand j'ai aperçu les motards de la police qui se sont mis à nous suivre", assure ce jeune homme, entendu par les autorités en début de semaine.

Selon ce témoin, les policiers demandent alors à ce que le véhicule s'arrête, les jeunes obtempèrent. Un premier policier demande à Nahel de baisser la fenêtre. "Il lui a dit 'coupe le moteur ou je te shoote'", assure le deuxième passager. S'en suivent deux coups de crosse, puis un troisième en direction de Nahel, ce qui lui aurait fait lâcher la pédale de frein de la voiture à la boîte de vitesse automatique, entraînant l'avancée de la voiture. Une version contestée par le policier.

Ariel Guez