Le père de Chloé : « Apparemment, le ravisseur n’a pas été violent »

Lundi, le ravisseur de Chloé a été confronté aux enquêteurs allemands. Il a expliqué être tombé sur Chloé par hasard alors qu’il cherchait une victime. Sur RMC, le père de Chloé confie son soulagement et sa fierté d'avoir retrouvé sa fille.

Il « cherchait une victime » et dit être tombé sur Chloé « par hasard ». C'est ce qu'a expliqué Kamel Bousselat, le ravisseur de la jeune femme aux enquêteurs allemands. L'homme de 32 ans, originaire du Gard « cherchait une victime, il roulait dans une voiture volée, et par hasard il est arrivé à l'endroit où elle habitait », a expliqué lundi le procureur d'Offenbourg, Herwig Schäfer. « Et par hasard à ce moment-là elle rentrait à la maison, il l'a vue et a décidé de l'enlever », a-t-il ajouté.
Ce mardi à Roubaix, la ministre de la Justice Christiane Taubira a déclaré qu'elle voulait faire la « clarté totale » sur les circonstances de l'enlèvement de Chloé et le suivi de son ravisseur présumé, déja condamné pour agression sexuelle. « Ma responsabilité est de faire la clarté totale sur le suivi de cette personne (le ravisseur présumé, ndlr) et les conditions dans lesquelles cette jeune fille s'est retrouvée entre ses mains », a déclaré Mme Taubira, en marge de sa visite de l'Ecole de protection judiciaire de la jeunesse à Roubaix (Nord). « Nous allons voir clair très vite et nous verrons, là où il y a eu des défaillances, quelles mesures appellent ces éventuelles défaillances », a poursuivi la ministre. Elle a également précisé que des « vérifications sont en cours » sur la question de l'inscription du ravisseur présumé sur le fichier des délinquants sexuels et elle a confirmé qu'une réunion s'était tenue lundi au ministère avec les procureurs de Béziers et Avignon et les procureurs généraux de Montpellier et Nîmes.

Pas de surveillance après sa sortie de prison

Pendant ce temps, en France, la justice s'interroge sur les raisons qui ont permis au suspect d'échapper à toute surveillance après sa sortie de prison de Béziers (Hérault) le 14 septembre. Il ne s'était pas présenté dix jours plus tard au service de la probation et d'insertion d'Avignon, ville où il était domicilié. Plusieurs magistrats du sud-est ont d'ailleurs été convoqués hier à la Chancellerie pour une réunion de travail consacrée aux mesures mises en œuvre lors de la sortie de prison du ravisseur de la jeune fille. « Kamel est quelqu’un de fragile, explique la mère du ravisseur. Peut-être que la justice a sa part de responsabilité. Les choses auraient dû être faites correctement ». L'extradition de Kamel Bousselat devrait se faire rapidement, selon les enquêteurs allemands.

« Apparemment il n’a pas été violent, mais je n’ai pas tous les éléments »

Lundi, on apprenait que l'information judiciaire ouverte dans cette affaire vise aussi des faits de viol, « eu égard au profil du suspect », déjà condamné en France pour agression sexuelle. Mais pour le moment, rien ne filtre des auditions de Chloé. Son père, Jésus Rodriguez, invité sur RMC ce mardi, explique que le ravisseur « n’aurait pas été violent avec Chloé » mais qu’il « n’a pas les tous les éléments de l’enquête ». Mais après huit jours d’angoisse, Jésus, préfère soulever la fierté qu’il éprouve pour sa fille. « Je suis fier mais ce n’est pas le plus important. Je suis heureux de l’avoir retrouvée. Dans un premier temps, elle semble bien. La pression retombe. Elle est très bien pour une personne qui a subi de telles souffrances mentales et physiques. La serrer dans mes bras a été une chose merveilleuse. J’ai eu une pensée pour les gens qui sont peut-être dans notre cas. Elle s’est construite pour survivre à ces évènements, elle a établi une confiance avec son ravisseur qui lui a permis de ne pas être attachée tout le temps. Elle s’est monté un film : penser à nous, via des objets, des vêtements ». L'extradition de Kamel Bousselat devrait se faire rapidement, selon les enquêteurs allemands.

« Elle est exténuée, mais elle a un moral d’acier »

Après huit jours de captivité passés en grande partie dans le coffre d’une voiture, Chloé ne s’exprime pas encore beaucoup sur sa terrible expérience. Et chez elle, sa famille comprend et accepte : « On ne veut pas lui poser la question. Si elle ne nous en parle pas, nous ne lui en parlons pas. On ne veut pas en plus des enquêteurs lui faire revivre ça, explique Sami, son beau-frère. On ne veut pas l’embarrasser plus. Il faut surtout qu’elle se repose. Elle est vraiment exténuée physiquement. Elle a beaucoup maigri : deux kilos en deux jours. Mentalement, tout va bien, mais elle est a une semaine de sommeil a rattraper. Dans l’ensemble elle a un moral d’acier, elle fait même de l’humour. Elle a impressionné tout le monde à la maison ».

T. de Dieuleveult avec G.Robelet