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Police-Justice

Le meurtrier de sa fille lui envoie chaque mois quelques centimes

Photo d'illustration. Même en prison, le tueur de Ludivine continue à torturer les parents de sa victime.

Photo d'illustration. Même en prison, le tueur de Ludivine continue à torturer les parents de sa victime. - -

En 2004, Ludivine était sauvagement tuée après avoir été violée par Vincent Favreau. Aujourd'hui, son père n'en peut plus de recevoir, chaque mois, des indemnités ridicules.

Chaque mois, la douleur est ravivée. Près de dix ans après avoir perdu Ludivine, sa fille, violée et sauvagement assassinée par Vincent Favreau à Guérande (Loire-Atlantique), Michel Guihard se sent humilié par le tueur, pourtant condamné à la prison avec perpétuité.

"Ça fait dix ans qu'il est en prison. J'ai demandé des dédommagements, il me verse tous les mois entre deux et trois centimes et la plus grosse somme, c'est 5 centimes d'euros. Voilà ce qu'il verse depuis dix ans", a témoigné, ce mercredi, le père de Ludivine sur Europe 1.

Dès lors, consulter son compte en banque se révèle être une véritable épreuve, une "torture". "Quand on reçoit ça tous les mois, ça blesse tellement," a-t-il expliqué à la radio, la voix chevrotante. "Tous les mois, il se fout de nous. Pour Ludivine, c'est une insulte énorme. Il l'a étranglée, il l'a brûlée, et là, il continue à la bafouer. Ce que je voulais c'est qu'il rembourse au moins sa pierre tombale. Et même pas, il la bafoue jusqu'au bout."

"Un coup de poignard"

Si Michel Guihard voit en ces versements une provocation malsaine du tueur, il s'agit en réalité de l'application de la loi, les comptes nominatifs de chaque détenu étant gérés par l'administration pénitentiaire. Selon la demande du père de la victime, le tueur avait été, notamment, condamné à rembourser la famille pour ses frais funéraires, comme cela peut être demandé. Ne possédant pas de fonds et faute de revenus, ce n'est qu'une somme dérisoire qui est versée chaque mois.

"C'est un coup de poignard dans le cœur", a ajouté le père de Ludivine, disparue le 30 mai 2004. "Il me l'a tuée il y a dix ans. Et il continue de la tuer de cette façon-là. Malheureusement, l’État l'oblige à rembourser, c'est le système, on ne peut strictement rien faire."

Jé. M.