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Police-Justice

Le mari et meurtrier présumé de Razia, assassinée en pleine rue à Besançon, arrêté à Athènes

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- - Bertrand GUAY / AFP

Victime de violences conjugales, cette femme de 34 ans avait déjà porté plainte à sept reprises contre son époux.

Le meurtrier présumé et mari de Razia, Afghane de 34 ans poignardée à mort en pleine rue à Besançon, a été arrêté vendredi à l'aéroport d'Athènes, trois jours après le drame qui a suscité une vive émotion.

Rafid A., 38 ans, considéré comme le suspect numéro 1 de ce meurtre, a été arrêté en milieu d'après-midi par les policiers grecs à l'aéroport d'Athènes après la diffusion d'un mandat d'arrêt international, selon le site de RTL.

Il a été placé en garde à vue et devrait être incarcéré dans l'attente de son extradition vers la France, selon la même source.

Identifié sur la vidéosurveillance

Le parquet de Besançon avait lancé mercredi un appel à témoins pour retrouver cet Afghan de 38 ans après son identification sur les images de caméras de vidéosurveillance.

"L'exploitation d'une caméra de la ville de Besançon a permis de mettre en évidence la présence d'un individu qui suivait la victime (...). L'exploitation plus fine de l'ensemble des moyens de vidéoprotection a confirmé qu'il s'agissait de son mari", a expliqué Etienne Manteaux, procureur de la République de Besançon, mercredi lors d'une conférence de presse.

Son arrestation est survenue alors que quelque 400 personnes s'étaient rassemblées vendredi en début de soirée à Besançon pour un hommage à la victime, à l'initiative de l'association Solidarité Femme. Sur le pavé de la place, quelqu'un a déposé la silhouette blanche d'un corps, entourée de bougies, avec un petit bouquet d'oeillets rouges et cette épitaphe: Razia, 34 ans, 3 enfants, assassinée le 30 octobre 2018.

"Plus jamais ça"

Logée depuis un an dans un appartement de cette association, qui accompagne les femmes victimes de violences conjugales, Razia a été tuée de plusieurs coups de couteau au torse et au cou en revenant de ses courses.

"Pourquoi Razia n'a-t-elle pas été entendue ?", "Violences conjugales, ce n'est pas un crime passionnel", ont écrit les manifestants sur des pancartes.

"Plus jamais ça", ont-ils aussi scandé dans la nuit, la voix étranglée, certains en larmes avant qu'hommes et femmes entonnent l'Hymne du Mouvement de libération des femmes (MLF).

Sept plaintes contre son mari

Les coups portés à Razia ont entraîné sa mort par rupture de l'aorte, selon une source judiciaire. Elle laisse trois enfants de 9, 12 et 16 ans, les deux plus jeunes faisant désormais l'objet d'un placement provisoire décidé par la justice.

Razia avait déposé sept plaintes contre son mari, trois à Marseille puis quatre à Besançon pour violences volontaires sur conjoint, violences aggravées et menaces de mort réitérées, selon l'association.

Après avoir demandé le divorce, elle avait obtenu en juillet une ordonnance de protection délivrée par un juge des affaires familiales, interdisant à son mari de l'approcher. Mais celui-ci est donc parvenu à retrouver sa trace et à la rejoindre.

En 2016, 123 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-compagnon en France, soit environ une tous les trois jours.

CR avec AFP