'Il voulait nous achever": le maire violemment agressé en Isère "n'a aucun doute sur l'intention de tuer" de son assaillant

Gilles Dussault, le maire de Villeneuve-de-Marc, en Isère, violemment agressé en août, a affirmé ce jeudi 4 septembre n'avoir "aucun doute sur l'intention de tuer" de son assaillant, qui a été mis en examen pour tentative de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique.
"Rien ne peut justifier de tenter de tuer le maire de sa commune et son fils, quelles que soient les difficultés que l'on pourrait rencontrer au niveau administratif avec sa mairie", a-t-il ajouté.
Le maire Gilles Dussault, à la tête depuis 2014 de cette commune de 1.171 habitants située entre Lyon et Grenoble, avait été agressé début août en pleine journée devant chez lui, alors qu'il arrachait du lierre de son mur.
Frappé à l'arme blanche
Après lui avoir porté plusieurs coups à l'arme blanche, lui transperçant un poumon et un bras, son assaillant était revenu quelques instants après en voiture et avait tenté de le renverser, lui et son fils venu à son secours.
Devant les enquêteurs, le suspect avait admis avoir frappé le maire à l'arme blanche, tout en niant avoir voulu le tuer. S'il était revenu en voiture sur les lieux quelques instants après l'agression, c'était "pour voir ce qu'il avait fait", affirmant que le maire et son fils s'étaient "jetés" sur son véhicule, avait expliqué le procureur de la République de Grenoble, Etienne Manteaux, en août.
"Les dégâts n'étaient pas assez conséquents, donc il voulait nous achever avec sa voiture. Je dois la vie sauve à mon fils", a assuré l'édile après la conférence de presse ce jeudi au micro de BFMTV.
Le sexagénaire, habitant du village et sans antécédent judiciaire, a déclaré avoir "pété un plomb" à cause d'un conflit lié à l'effondrement du toit d'un bâtiment municipal sur son abri de jardin en 2022. Un litige qui a "manifestement généré chez cet homme un sentiment d'injustice", selon le procureur de Grenoble Étienne Manteaux.
Le maire ne sera pas candidat aux municipales
Ce jeudi, le maire Gilles Dussault a déploré une "agression incompréhensible". Au sein de la mairie, "l'ambiance n'est plus tout à fait comme avant, même si tout le monde est rassuré de savoir que notre agresseur est en détention provisoire", a-t-il ajouté.
L'édile va mieux aujourd'hui après une hospitalisation qui "a été longue". Et "si notre état physique est bon, les séquelles psychologiques sont encore bien présentes pour mon fils et moi", a-t-il souligné.
"J'ai un suivi par un psychologue avec un protocole qui a été mis en place pendant quelques mois", précise-t-il au micro de BFMTV.
Gilles Dussault a également expliqué que cette agression a "confirmé" son "désir de transition" et qu'il ne sera donc pas candidat aux élections municipales de 2026.
Les agressions d'élus ont augmenté de 13,5% en 2023 avant de baisser de 9,3% en 2024 avec 2.501 faits recensés, soit 48 par semaine, selon le rapport 2023-2025 publié en mai par le Centre d'analyse et de lutte contre les atteintes aux élus (Calae).