Le braqueur Antonio Ferrara, surnommé "le roi de la belle", a été libéré

Antonio Ferrara, surnommé "le roi de la belle" pour son évasion spectaculaire de la prison de Fresnes, a été libéré. - police judiciaire
Le "roi de la belle" est sorti ce vendredi matin par la grande porte de la prison de Réau. Le braqueur Antonio Ferrara a été libéré, a appris BFMTV auprès de son avocat. Condamné à six reprises et acquitté trois fois, l'homme aujourd'hui âgé de 48 ans, et connu notamment pour son évasion spectaculaire de la prison de Fresnes en 2003, a fini de purger sa peine.
"C'est le triomphe du droit", se félicite Me Amar Bouaou, qui assure que "la justice ne lui a fait aucun cadeau et qui, comme n'importe quel détenu, bénéficie aujourd'hui de l'applciation de la loi".
Né en Italie, Antonio Ferrara a grandi dans la cité Gabriel à Choisy-le-Roi, dans le Val-de-Marne. Rapidement il apparaît comme une "figure du grand banditisme" et est fiché comme tel dans les années 1990. Il est soupçonné d'une tentative de meurtre sur un voyou - pour lequel il est condamné à 8 ans de prison - et du braquage d'une banque quand il est emprisonné en 1997. Quelques mois plus tard, il s'évade au bénéfice d'un passage à l'hôpital.
Évasion spectaculaire
Activement recherché pendant quatre années, la justice lui impute plusieurs braquages. Sa spécialité: les explosifs. Il est arrêté en juillet 2002.
En mars de l'année suivante, il réussit à s'évader de la prison de Fresnes. En plein milieu de la nuit, un commando d'une dizaine d'hommes déguisés en policiers et lourdement armés tirent à la kalachnikov sur les miradors de la prison francilienne. Le portail et les barreaux de la cellule d'Antonio Ferrara sont détruits à l'explosif.
Surnommé depuis "le roi de la belle", il est rattrapé le 10 juillet 2003 dans un bar du 12e arrondissement de Paris. Il est ensuite condamné, en février 2006, à 15 ans de prison pour le braquage du bureau de poste de Joinville-le-Pont, puis en décembre de la même année à 11 ans de prison pour l'attaque d'un fourgon blindé de la Brink's à Gentilly. Il sera acquitté à chaque fois en appel.
Confusion des peines
Il est également acquitté en première instance pour le braquage d'un fourgon de la société Valiance commis à Toulouse en 2001. Il est toutefois condamné à 17 ans de prison, puis 12 ans en appel en 2008 pour son évasion de la prison de Fresnes. Jusqu'en 2009, il est placé à l'isolement strict au centre pénitentiaire de Fleury-Mérogis puis à celui de Lille-Séquedin et enfin à la prison de Réau en Seine-et-Marne.
Comme le prévoit la loi, Antonio Ferrara a bénéficié de réduction de peines mais a aussi sollicité les juges pour obtenir une confusion des peines. Une décision qui se base notamment sur le comportement du détenu en prison. Sa première demande a été faite en 2017. Puis en octobre 2021, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris lui donne raison.
Il s'agit donc aujourd'hui d'une libération sèche, l'ex-braqueur ayant purgé l'intégralité de la peine prononcée par la justice, 19 ans après sa spectaculaire évasion qui lui a valu sa plus lourde condamnation. Il aspire désormais à s'occuper de ses deux enfants, qu'il a eus en détention.
"Il va désormais mener une vie normale, ce qu'il n'a jamais pu faire car il est entré très vite dans la délinquance, reconnaît Me Bouaou. Antonio Ferrara retrouve la liberté dans un cadre qu'il n'avait jamais connu, le cadre le plus structurant qu'il soit, entouré de sa femme et ses enfants."