La mère et le beau-père de Typhaine devant la justice

La mère et le beau-père de Typhaine, fillette de 5 ans devenue leur « souffre-douleur » jusqu'à sa mort en juin 2009, comparaissent à partir de ce lundi devant la cour d'assises du Nord pour « homicide volontaire ». Accusés d’avoir fait croire à un enlèvement, ils risquent la réclusion à perpétuité.

Ce lundi débute le procès d’Anne-Sophie Faucheur, 26 ans, et de son compagnon, Nicolas Willot, 27 ans, accusés d'avoir tué Typhaine, la fille d’Anne-Sophie Faucheur dans la soirée du 10 juin 2009 après un ultime déchaînement de violences et d'avoir fait croire à son enlèvement pour cacher son décès. Ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité.

Une mise en scène macabre

Ce soir de juin 2009, Anne-Sophie Faucheur et son compagnon, Nicolas Willot, s’en prennent une nouvelle fois à la fille d’Anne-Sophie. Rouée de coups comme elle en a malheureusement l’habitude, la petite fille ne résiste pas à cette nouvelle salve de violence. Ce n’est que le 18 juin que les deux amants déclarent la disparition de Typhaine dans le centre-ville de Maubeuge (Nord). Quelques jours plus tard, le couple alerte les médias lors d’une conférence de presse allant jusqu'à accuser la police d'avoir tardé à engager des recherches pour la retrouver. En pleurs, accompagnée par Nicolas Willot, la mère de Typhaine raconte devant les caméras : « C’est tous les jours qu’elle est dans nos têtes, c’est tous les jours qu’elle nous manque, c’est tous les jours qu’on se demande si on va avoir de bonnes nouvelles. On pense qu’elle est toujours en vie, mais c’est dur ». Une mise en scène macabre : la fillette est déjà morte depuis plusieurs jours. Son corps, après avoir passé quelques jours dans la cave du couple, a été enterré nu dans une forêt de la banlieue de Charleroi (Belgique) par son beau-père.

Des aveux au bout de six mois

Si les deux parents semblent être de bons comédiens, les enquêteurs ont eux de l’expérience et conservent quelques doutes sur la véracité des propos des deux amants. Six mois après la conférence de presse, le couple est donc de nouveau convoqué pour une audition. C’est au cours de cet interrogatoire que le couple finit par avouer son geste. A ce moment-là, Anne-Sophie Faucheur évoque une mort accidentelle après une punition qui aurait mal tourné.
Finalement le couple avait été mis en examen pour coups mortels et écroué, mais le juge d'instruction en charge du dossier avait plus tard requalifié les faits en « homicide volontaire ». Le cadavre de Typhaine avait été enfin retrouvé début décembre 2009 sur les indications de Nicolas Willot. Son autopsie avait alors révélé les violences répétées, mais n'avait pas permis d'établir les causes exactes de la mort.
Les associations Enfant et partage et L'Enfant bleu-enfance maltraitée se sont portées parties civiles. Le verdict est attendu vendredi.

Tugdual de Dieuleveult avec H. Perrier