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Police-Justice

La justice valide la fermeture pour six mois d'une mosquée salafiste à Marseille

La mosquée fermée à Marseille.

La mosquée fermée à Marseille. - BORIS HORVAT / AFP

Le tribunal administratif de Marseille a validé ce vendredi la fermeture pour six mois d'une mosquée salafiste ordonnée par le préfet des Bouches-du-Rhône précédemment. Ce sont des prêches particulièrement violents de l'imam qui ont motivé cette décision.

Le tribunal administratif de Marseille a validé vendredi la fermeture pour six mois, ordonnée par le préfet de police des Bouches-du-Rhône, d'une mosquée salafiste, jugeant que "la provocation à la violence, à la haine ou à la discrimination était établie". Les magistrats ont estimé que la mosquée constituait "un foyer très actif de diffusion de l'islam radical" notamment "au travers des prêches et discours de son imam" El Hadi Doudi, incitant "à la discrimination, à la haine et à la violence à l'encontre des femmes, des juifs, des chrétiens et des chiites" et à "l'apologie permanente du djihad armé en dépit de condamnations des attentats (de novembre 2015 à Paris) destinées à donner le change aux autorités".

L'"étonnement" de la défense

"Je m'étonne que cette fermeture intervienne maintenant alors qu'on fait référence à des prêches et des écrits datant de 2013", a fait valoir, lors de l'audience, maître Philippe Perollier, avocat de l'association AMN Assouna, qui gère la mosquée. La condamnation des attentats "n'était pas de façade". Quant aux propos de l'imam, en appelant à Allah pour châtier les auteurs des caricatures de Mahomet dans Charlie Hebdo "traités de 'chiens' qui doivent être 'maudits' et leurs 'mains paralysées'", "il peut y avoir des problèmes de traduction, d'interprétation" quand bien même "ce sont des termes vigoureux qui peuvent paraître violents", a estimé l'avocat.

Pour lui, les prêches se réfèrent directement au Coran: "doit-on fermer une mosquée parce que l'imam lit des passages du Coran? Si c'est cela, il faut interdire le Coran!". Et ce qui est dit ou écrit sur le djihad armé "fait référence à des batailles qui ont eu lieu au VIIe siècle, il n'est pas question une seconde du jihad en Syrie", selon maître Perollier. Des arguments rejetés par le directeur de cabinet du préfet de police, Christophe Reynaud. Se référant à une note de mars 2017 des services de renseignement, Christophe Reynaud a noté que "les prêches véhiculent un islam revendicatif souhaitant la destruction des mécréants". "La prise de position de El Hadi Doudi contre le terrorisme est à géométrie variable", a-t-il indiqué.

R.V. avec AFP